Et si c'était médical ?
Quand la balance s'emballe , on a tendance à se focaliser sur le contenu de notre assiette . Alors qu'un trouble médical peut en être à l'origine . Il faut alors s'attaquer à la pathologie en question .
Une hypothyroïdie
La cause : Il arrive que la thyroïde ne produise pas suffisamment d'hormones . Or cette petite glande située à la base du cou a un rôle de régulateur central du métabolisme . Si trop peu d'hormones thyroïdiennes sont sécrétées , l'organisme se met en stand-by et la défense énergétique corporelle devient si faible qu'on ne brûle quasiment pas les calories avalées . Résultat : même avec des repas sains et sans excès , on stocke et on grossit .
La solution : On effectue un dosage sanguin de la TSH qui renseignera sur le fonctionnement de la thyroïde . Si l'hypothyroïdie est avérée , <<on compense la production insuffisante de la glande avec une prise quotidienne d'hormones de synthèse en comprimés .Le bénéfice est ressenti entre quinze jours et un mois sans effets secondaires au traitement >> , rassure le Dr Paule Nathan * , endocrinologue et nutritionniste . Si le traitement médicamenteux n'est pas nécessaire , on rebooste la thyroïde en la <<nourrissant >> d'iode , son unique carburant , dont notre alimentation est déficitaire . L'assiette appropriée : des fruits de mer , des crustacés , des coquillages et du sel iodé ( la fleur de sel n'en contient pas assez ).
Un microbiote déséquilibré
La cause : Il suffit que le <<microbiote - le nom savant de la flore intestinale - se désorganise à cause d'infections digestives ( gastro-entérite . . .) , du stress , d'aliments mal tolérés ( gluten . . .) , de la prise de certains anti-inflammatoires , et les cent mille milliards de bonnes bactéries qui le constituent ne peuvent plus jouer leur rôle favorable . Ainsi , l'état du microbiote prédispose à prendre plus ou moins de poids à assiette égale , et aussi à développer une inflammation , en particulier du tissu adipeux>>,indique le Dr Laurence Benedetti , nutritionniste **
La solution : Restaurer les propriétés du microbiote et rééquilibrer l'écosystème intestinal , en consommant pendant trois mois des probiotiques . On les trouve naturellement dans le yaourt , le miso, la choucroute , et en compléments alimentaires (en pharmacie) . Si la prise de poids s'accompagne de douleurs ou de perturbations intestinales , consultez .
Un déséquilibre hormonal
La cause : En seconde partie de cycle , après l'ovulation , survient un déséquilibre entre le taux d'œstrogènes et celui de progestérone qui croît brutalement . D'où élévation de la température corporelle , rétention aqueuse dans les tissus et appétit décuplé, à la fois pour satisfaire le surcoût thermique et parer tout risque de disette en cas de fécondation . A la ménopause , le processus diffère : la production des hormones sexuelles vacille , puis cesse .Or , elles participaient à la juste répartition des graisses sur le corps et boostaient la thermogenèse . Par ailleurs ,<<la masse musculaire diminue et on brûle moins , les muscles étant les plus gros consommateurs d'énergie .De plus l'activité de l'enzyme lipoprotéine lipase , qui conditionne la formation du tissu adipeux , se modifie , ce qui entraîne une redistribution des graisses vers le haut du corps >>, explique le gynécologue Alain Tamborini ***
La solution : On file chez le gynécologue : l'arsenal thérapeutique hormonal permet de faire du sur-mesure . Par exemple, pour contrer la prise de poids prémenstruelle , certains progestatifs sont une bonne indication ,notamment en pré ménopause . La prescription d'une pilule , au cas par cas , peut aussi rééquilibrer certains débordements hormonaux . Dans l'assiette ; zappez les menus 100 % végétariens (salades, crudités) et privilégiez les protéines ( poisson, viande, œufs) aux trois repas et au goûter ( si vous avez faim) . Optimisez votre masse musculaire avec 30 mn d'activités par jour .
L'effet cortisone du stress
La cause : << Le stress chronique revient à avaler des comprimés de cortisone non-stop>> , prévient le Dr Nathan . L'hormone cortisol se déverse alors massivement dans l'organisme . Conséquences; faim de loup , rétention d'eau et combustion des calories réduite de 25% .
La solution : << Il faut pratiquer un sport d'endurance , tel le running , le vélo, la natation ou la marche nordique . Ce sont les activités physiques qui stimulent le plus la sécrétion d'endorphines , ces molécules dont la structure chimique est proche des opiacées et qui favorisent l'apaisement tout en diminuant les compulsions alimentaires dues au stress , conseille l'endocrinologue . Une pratique régulière à coupler avec des exercices de détente (relaxation, yoga, massages) pour libérer les tensions du corps et les états d'âme négatifs , sachant que 45 mn à une heure , on abaisse de 20 à 25 % la sécrétion du cortisol >>. Dans l'assiette , forcez sur les aliments précurseurs de la sérotonine , le neuromédiateur qui orchestre les émotions : saumon, sardines, maquereau, thon, hareng , dinde , œuf, aubergine et céréales complète . ces dernières sont , en plus , truffées de magnésium , garant de la stabilité émotionnelle .
Des troubles du sommeil chroniques
La cause : << le manque de sommeil répété altère la régularisation des hormones chargées d'informer le cerveau de nos besoins énergétiques corporels . Résultat : la sensation de satiété reste faible lors des repas , tandis que la faim augmente , et on mange trop . En outre , cela stimule les centres cérébraux de récompense , qui nous poussent vers le Junk Food . Comme si le cerveau nous incitait à nous consoler de ce déficit de sommeil >>, décrypte le Dr Paule Nathan . Des chercheurs américains ont d'ailleurs mesuré qu'un sommeil amputé de 1 heure et 20 minutes , conduit à avaler 549 calories en plus le lendemain .
La solution : De la phytothérapie inductrice du sommeil . Au choix ; une ou deux gélules de valériane , notamment en cas d'anxiété , ou une infusion sédative durant la soirée ( passiflore, fleurs d'aubépine, mélisse -en herboristerie-) . Le soir , évitez la lumière bleue ( écran , certaines liseuses ) , qui perturbe la sécrétion de mélatonine . Optez pour une lumière orangée qui facilite l'endormissement .
Attention aux perturbateurs endocriniens
Phtalates, parabens, pesticides, acide perfluorooctanoïque . . . Ils activeraient la formation du tissu adipeux par leur capacité à mimer, à inhiber ou, à l'inverse , à exacerber nos mécanismes hormonaux . On les trouve dans la peinture , la colle, les aérosols , certaines poêles antiadhésives et les cosmétiques . (source : Femme Actuelle)
* Auteure du << Guide de la sagesse alimentaire >>, L'œuvre .
** Coauteure de << Maigrir intelligent, et si tout venait de l'intestin ,notre deuxième cerveau , >> Ed. Albin Michel .
*** Auteur de << 800 questions au gynécologue >> . Ed. Marabout .