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    La transplantation préemptive permet de bénéficier d’une durée de vie du greffon plus élevée que lorsque la greffe intervient après le début de la dialyse

    Comment s’explique cela ?

     La transplantation préemptive « stricto sensu » est celle qui est réalisée avant que le patient n’entre en dialyse et cette transplantation donne de meilleurs résultats, c’est un fait avéré.

    Alors quels sont les facteurs qui expliquent cela?

     Il y a des facteurs qui sont évidents comme probablement le fait que ce soient des patients en bien meilleure santé globalement. Ils n’ont pas subi plusieurs années de dialyses et les complications qui peuvent aller avec. Peut être qu’alors on ne parle pas des mêmes patients.

     Un deuxième facteur est que les greffes préemptives sont souvent faites avec donneur vivant plutôt qu’avec un donneur décédé de mort cérébrale ou autre. Et là également, on sait que les transplantations avec donneur vivant donnent de bien meilleurs résultats que celles effectuées à partir d’un rein cadavérique.

     Et puis on peut aussi considérer que le temps passé en dialyse est un facteur de médiocre pronostic de la greffe car la dialyse est un traitement très efficace et qui donne d’excellents résultats, mais il est établi aussi qu’avec le temps, la dialyse s’accompagne de complications qui surviennent progressivement mais inéluctablement, en particulier les complications cardio-vasculaires.

    . Un malade qui passe plusieurs années en dialyse peut développer des calcifications vasculaires ou des problèmes cardiaques, ainsi que de très nombreux autres effets secondaires. Ceci peut expliquer qu’une fois transplanté, la survie du greffon soit moins longue. Il faut bien entendu prendre tout cela avec précaution sachant que normalement des études montrent qu’une transplantation préemptive ou après 6 mois de dialyse c’est à peu près la même chose. Globalement, l’idée est qu’il faut faire la transplantation le plus vite possible. Mais bien entendu s’il y a besoin de dialyser le patient c'est pendant quelques mois avant la transplantation qu'il faut le faire et les conséquences potentielles évoquées précédemment n’auront guère le temps de se manifester.

     Suivant les recommandations de la Société Française de Néphrologie, l’inscription sur la liste nationale d’attente (LNA) à la greffe s’effectue lorsque la clairance de la créatinine devient inférieure à 20 ml/min, ce qui correspond à une capacité de 20 % de la fonction rénale, sachant que c’est entre 15 et 10 % de la fonction rénale que l’on choisit le moment où on doit débuter la dialyse. En conséquence l’inscription sur la liste de greffe au seuil de 20 % nous donne quelque mois pour préparer la greffe avant d’atteindre le seuil de la dialyse. Il y a aussi un facteur très important à prendre en compte, c’est la vitesse de détérioration du rein. Vous avez des patients à 20 % mais qui vont mettre plusieurs années pour arriver à 15% et d’autres qui ne mettront qu’un an, voire quelques mois.

     La situation idéale est donc celle où l’inscription sur la liste d’attente à la greffe est actée avant la phase de démarrage de la dialyse afin de disposer d’un créneau de quelques mois au moins pour préparer la greffe. Il est évident que s’il y a un donneur vivant le processus est beaucoup plus simple à gérer; on inscrit le patient sur la liste et on le suit régulièrement en consultation clinique. Quand on juge que sa fonction rénale nécessite une intervention, au lieu d’envisager le passage en dialyse, on envisage la transplantation. Quand le patient n’a pas de donneur vivant et qu’il faille envisager une greffe cadavérique, la greffe préemptive à partir de 20% n’est pas automatique; là encore la vitesse de dégradation sera prise en compte dans la définition de l’urgence. Lorsqu’un greffon potentiel est disponible, il se peut aussi que la greffe soit refusée au profit d’un receveur dialysé qui serait plus prioritaire.

     Sachant également que le coût d’un patient greffé est moindre comparé à celui d’un patient dialysé, ajouté au confort de vie retrouvé sans les effets secondaires des dialyses (certains étant à morbidité élevée), il va de soit que la greffe préemptive doit être envisagée le plus souvent possible. C'est aussi pour cela que le don du vivant doit être encouragé. (source : Par Marc Multignier, vendredi 7 mars 2014)


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  •                        

    Le Pr Lantieri envisage pour jérôme une greffe totale de visage :

    Glandes lacrymales, paupières et oreilles comprises .

     L'intervention consiste en une transplantation d'organes , avec un système complexe de vaisseaux , de veines et d'artèrs , prélevés sur un donneur et greffés sur un receveur . Un travail d'assemblage d'une minutie extraordinaire que la reconnextion de minuscules vaisseaux sanguins sous la lentille d'un puissant microscope !

    << Je ne m'attends pas à devenir Alain Delon ou Georges Clooney , dit Jérôme . Mais vous pouvez m'aider ?

    -- Je pense que oui >> , répond le Pr Lantieri

    Cela ne sera pas facile . Tout d'abord , Jérôme doit se soumettre à une batterie de tests pour confirmer qu'il possède la résistance physique nécessaire pour supporter l'intervention et la force morale de se réveiller dans la peau d'un autre . Puis il faudra trouver un donneur avec le même type de peau et un groupe sanguin compatible avec celui de jérôme . Jusqu'à la fin de ses jours , il sera condamné à prendre des médicaments antirejet pour éviter que son système immunitaire ne réagisse à ces nouveaux tissus comme un corps étranger . Or ces médicaments ne vont pas sans effets secondaires potentiels (diabète , maladie rénale , cancer ). Pire encore , si l'organisme de Jérôme rejette le greffon , il mourra .

     Jérôme est bouleversé . L'entretien a duré deux heures . << Je dois réfléchir >>, admet-il . En le voyant sortir du bureau, la mine abattue , Arlette bondit sur ses deux jambes .

    Après plusieurs entretiens avec le Pr Lantieri , Jérôme met huit mois à se décider . Sa vie de souffrance et de rejet lui a appris à mesurer les conséquences de ses décisions . Toutes ces blessures par moquerie , par frayeur ... Est-il pour autant prêt à risquer sa vie pour avoir le visage d'un autre ?

     Il songe aux paroles du Pr Lantieri qui, au fil de leurs entretiens , a bien fait la distinction entre le visage en tant qu' << organe >>, et l'ensemble des émotions et des expressions qui l'animent reflétant l'humain qui est derrière . La procédure n'a que cinq ans ; très complexe , elle est encore rarement tentée . Mais Jérôme fait confiance au Pr Lantieri et à son équipe . Pour lui , cette opération est une chance unique de vivre mieux . Ce qui ne l'empèche pas de se demander s'il est prêt à affronter la mort .

    Oui se dit Jérôme .A la vitesse où avance la maladie , si je ne prends pas ce risque maintenant , la chirurgie ne pourra bientôt plus se faire .

    Commence alors l'attente angoissée d'un donneur .Un mois s'écoule , puis deux, puis trois et quatre . A la fin du mois de juin 2010 , le téléphone sonne enfin : les médecins ont quelqu'un de compatible . Ce genre d'informations restant confidentielles , Jérôme ne connaîtra jamais l'âge de son bienfaiteur , ni où nicomment il est décédé .

    Jérôme part pour l'hôpital impatient et terrifié . Le 27 juin , au moment d'entrer en salle d'opération , les idées se bousculent dans sa tête , il pense à sa famille qu'il ne reverra peut-être jamais .

     Le Pr Latieri a tout répété dans les moindres détails : des outils aux gestes les plus précis , en passant par la position de chacun de ses assistants au cours de l'intervention .Durant une première phase , les médecins passent six heures à prélever le visage d'un homme en état de mort cérébrale . Après l'intervention , le visage est conservé dans la glace , puis transféré dans la salle d'opération où les médecins ont enlevé celui de Jérôme . Le Pr Lantieri et son équipe passeront encore six heures à reconnecter minutieusement les nerfs et les vaisseaux de son nouveau visage , et à en rattacher la peau et les muscles aux os de sa tête . Tous ces gestes sont effectués d'une main assurée sous un puissnt microscope . En tout , les chirurgiens assemblent quelque 500 cm²de visage , telles les pièces d'un puzzle .

    Le plus difficile est de greffer les quatres glandes lacrymales et le tissu des paupières qui les entoure. Pour cela , le Pr Lantieri doit couper le canal lacrymal , recouvert par les os du nez . Même s'il s'est entraîné à manipuler sa minuscule preçeuse, c'est la première fois qu'il tente le geste sur un patient .

    L'opération est un succès , mais le verdict final tombera une semaine plus tard . Pour la première fois , Jérôme va se regarder dans une glace . Son visage est ncore enflé. Il ne peut pasparler nisourire , mais alors que le Pr Lantieri lui tend un miroir , il lève les deux pouces en signe de satisfaction .

    Quelques jours plus tard , seul et stupéfait face au miroir , il s'examine sous tous les angles , surpris par la tignasse grise qui contraste avec ses cheveux bruns , le long de la ligne de démarcation de son nouveau visage .

     Trois mois après l'opération , Jérôme assimile son nouveau visage , à mesure que sa structure osseuse en façonne les traits et que sa personnalité l'imprègne d'une âme . Et s'il n'est pas Georges Clooney , il n'a plus peur désormais de se mêler à la foule !

    C'est volontiers qu'il prend huit comprimés le matin et cinq le soir , afin de neutraliser son système immunitaire et d'éviter le rejet de la greffe .

    Médicalement , tout n'est pas fini . Il faudra une autre intervention pour redresser une paupière inférieure . Chaque jour , Jérôme doit faire des exercices pour retrouver la mobilité ds muscles faciaux . Ses lèvres , parfois , émettent des sons bizarres lorsqu'il prononce des consonnes . Mais son entourage constate chaque jour les progrès de son élocution .

    Mince, portant des lunettes et une casquette à large visière pour protéger son visage , il peut désormais parcourir les rayons du supermarché de la petite ville de bretagne où vit sa mère , ou léearder u café du coin en sirotant une boisson comme monsieur Tout-le-monde.

    Après chaque gorgée , il lève l'index sur sa lèvre inférieure pour l'habituer à la sensation de fermeture .

    Infiniment reconnaissant au Pr Lantieri et à son équipe , il prend goût à la vie .Désormais , il manifeste avec amisement un soupçon de fierté .

    " Regardez ce nez , dit-il . Il est parfait ." (source: reader's digest mai 2011)

     

    L'homme dans le miroir (4/4)
     

    Qu'Est-ce que la neurofibromatose ?

     La neurofibromatose de type 1 (NF1) est une maladie génétique qui se distingue par des taches brunes sur la peau - - elles sont en général plus de six et d'un diamètre supérieur à 1,5 cm - - et des tumeurs bénignes qui de développent sur les nerfs .

     C'est l'une des maladies génétiques les plus courantes : elle affecte un nouveau-né sur 3 000 dans le monde . Les taches cutanées peuvent se manifester dès la naissance et l'enfance , tandis que les tumeurs et autres complications n'apparaissent souvent que plus tard , défigurant terriblement le patient .

     La NF1 se transmet par l'un des deux parents , et l'enfant porteur de la maladie a une chance sur deux de la développer .

     La moitié des cas sont dus à une mutation génétique plutôt qu'à un héritage famillial .

     Le gène responsable du NF1 se situe sur le chromosome 17;  lorsqu'il est défectueux , les cellules nerveuses se multiplient de façon anarchique , provoquant les complications associées à la maladie , 60% des personnes atteintes de NF1 souffrent de troubles de l'apprentissage , ainsi que de déformations du système cardiovasculaire des os et du squelette

    L'homme dans le miroir (3/4)

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  •                        

    En 2010 , le chirurgien français Laurent Lantieri pratiquait la première greffe totale de visage sur Jérôme , un patient défiguré par une maladie grave .

    Retour sur un exploit extraordinaire .

     Il se regarde dans le miroir et découvre le visage d'un étranger , encadré de pattes et d'une crinière de cheveux gris au dessus d'unnfront légèrement ridé , un nez aquilin , des lèvres fines ,

     qui décrivent un petit <<o >> , et un menton pointu hérissé d'une barbe de quelques jours . De son doigt , il en dessine les angles et les replats , explorant une nouvelle texture .

     <<  C'est encore moi , dit-il d'un ton ferme . C'est moi , avec un nouveau visage  . >>

     Jérôme sort de l'ombre . Il vient de subir la première greffe totale de visage , depuis la racine des cheveux jusqu'au cou , avec des glandes lacrymales fonctionnelles , des paupières qui clignent et une barbe de trois jours qu'il va bientôt falloir raser .

     Arlette contemple Jérôme , son nouveau-né . Ce jour-là , le 30 janvier 1975 , c' est l'hiver en Bretagne et Arlette frissonne , comme si un vent froid s'engouffrait dans la chambre de la maternité .

     << que se passe-t-il ? demande t-elle , inquiète .

     Quelques heures après sa naissance , son bébé aux poings crispés a la paupière droite à demi-fermée et la lèvre supérieure terriblement gonflée .

     - Faites-le examiner par un ophtalmologiste , conseille le médecin présent . Il faudra probablement opérer l'oeil pour que sa vue se développe normalement .>>

     Ainsi a commencé le calvaire de Jérôme - et ce n'était rien comparé à ce qui l'attendait

     Pendant sa petite enfance , puis à l'école primaire , Jérôme enchaîne les interventions chirurgicales - des opérations esthétiques pour tenter de gommer l'excroisssance qui déforme son visage . Il a 9 ans lorsque , enfin , les médecins diagnostiquent le problème : Jérôme est atteint d'une neurofibromatose de type 1 , une maladie génétique relativement fréquente qui se manifeste par le développement de neurofibromes . Le gène mute spontanément dans environ la moitié des cas - une loterie cruelle qui a désigné le petit dernier d'Arlette . Et la maladie risque de s'aggraver avec l'âge .

     Pourtant nul n'aurait pu imaginer les ravages qu'elle allait faire . A la puberté , les tumeurs se multiplient . Le visage de Jérôme n'est plus qu'un masque grotesque , au côté droit affaissé , au nez écrasé et à la bouche étirée sous le poids de la peau . << ohé, le monstre ! >> , hélent les passant dans la rue . Certains enfants qui ne le connaissent pas l'appelle Quasimodo . Le coeur brisé , Jérôme accuse les coups et souffre en silence .

     Son frère Ludovic ,de dix-huit mois son aîné , prend systématiquement sa défense . Un jour , il grimpe l'escalier quatre à quatre et fait irruption dans la chambre de son jeune frère : << Pourquoi tu ne pleure jamais , c'est si difficile de se laisser aller ? Regarde, moi , je pleure , toi jamais !  . >>

     Jérôme ne répond pas . Comment expliquer que retenir ses larmes est le seul moyen de ne pas s'effondrer ?

     Une seule fois , en rentrant de l'école , il exprime sa souffrance à sa mère . Il a 12 ans et , après avoir soignesement refermé la porte d'entrée pour ne pas la faire claquer , il s'adress à elle le visage fermé :  << Pouquoi m'as tu mis au monde , >>

     Pendant ses années de lucée , puis à Paris , où il s'installe pour faire des études de cinéma , la maladie progresse . Moralement Jérome se blinde . Pour lui , la <<ville des lumières >> est plutôt une ville des ombres . Le métro est une épreuve , où les passagers font un bond en arrière pour s'éloigner de lui, comme d'un animal . Il se prend de passion pour le théâtre , mais ne parvient pas à décrocher un emploi , même en coulisses .

     Ludovic , son seul confident , s'est auusi installé à Paris . Quand Jérôme se sent au fond du gouffre , c'est son frère qu'il appelle . Le dimanche , ils se promènent au bois de Vincennes . Et puis un jour , Ludovic tombe amureux d'une jeune femme de Niort qu'il part rejoindre .

     <<  Que vais-je faire sans lui ? demande Jérôme , en larmes à sa mère .

     - Quand tu auras besoin , appelle-moi , répond Arlette

     - Même à 3 heures du matin ?

    L'homme dans le miroir (1/4)

    En 2007 , Arlette et Jérôme tombent sur un documentaire télévisé sur une greffe partielle de visage . L'opération a été réalisé sur un homme souffrant de la même maladie que Jérôme , difforme au point que l'ouverture de sa bouche tombait sur sa mâchoire . Lui aussi était contraint à vivre caché .

    -Arlette saisit le bras de son fils et de Jacques , le beau-père de Jérôme , qui partage sa vie depuis quatorze ans . Elle se souvient que la première greffe partielle de visage a été faite en France en 2005 sur une femme mordue par un chien . Jamais elle n'aurait cru que l'intervention puisse être tentée sur quelqu'un souffrant d'une maladie génétique , comme son fils . Pleine d'espoir , elle griffonne le nom du chirurgien Laurent Lantieri et pousse Jérôme à prendre contact avec lui .

     << Appelle-le .Tente ta chance , au moins , le supplie-t-elle . Cet homme-là semble savoir de quoi il parle .>>

     Il faut quatre mois à Jérôme pour rassembler son courage et prendre rendez-vous . Et puis enfin , en 2008, il prend place en face du Pr Lantieri , dans son bureau de l'hôpital Henri-Mondor à Créteil , en région parisienne . Sa mère et sa tante l'attendent à l'extérieur .

     Le Pr Lantieri , 47 ans , dirige le service de chirurgie plastique de l'hôpital .

    << Ici , nous faisons de la chirurgie de qualité de vie >> , explique-t-il avec son franc parler .

     Il opère des malades du cancer , les grands brulés , et compte même parmi ses patients une femme scalpée après que sa queue-de-cheval a été prise dans l'engrenage d'une moissonneuse-batteuse . Ce qu'il envisage pour Jérôme serait une première mondiale : une greffe totale de visage , glandes lacrymales , paupières et oreilles comprises Surtout à 3 heures du matin .>>

     

     

     


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  •                         Vous ne me voyez pas , ne m'entendez pas ...Pourtant je suis là .

    Nichée bien au chaud dans presque toutes les parties de votre corps à l'affût des matières grasses .

    Et le n'en manque pas ...

     Il est à peine 10 heures du matin . Assis à son poste de travail , le corps trie ses e-mail . Nichée près de son foie , moi , je fais le tri dans les résidus métaboliques dun petit déjeuner : un cake au chocolat acheté à la boulangerie et une lampée vitaminée pour faire descendre . On est des vieux copains , le cake , le chocolat et moi ( 400 calories bien pesées ... A ce tarif-là , disons que c'est mon ticket-restaurant ) .

    Et la boisson vitaminée ? A ce qu'on raconte , c'est du concentré d'énergie , un cocktail nutritif , quoi ... Eh , morte de rire ! C'est juste du sucre en bouteille , et j'adore ça . Après s'être faufilé dans le système digestif , ça atterrit droit dans le foie , qui me livre aussi le fructose . Sous forme de graisse . Génial !

     Qu'est-ce qu'on prend du bon temps , mes petites soeurs et moi ! Après des millénaires de soumission , passés à puiser dans nos réserves à chaque fois que les muscles et les nerfs nous le demandaient , nous  sommes en train de prendre le dessus . Je ne vous demande pas de me croire sur parole . Il suffit de regarder dans la rue pour s'en rendre compte . Plus de 30 % des Français sont en surpoids et près de 15 % de la population adulte est obèse (source : étude obEpi-roche , 2009).Le corps y est sensible . Pas plus tard qu'hier , à la cantine , il a cherché noise à un collègue d'après qui les frais de santé d'un obèse étaient supérieurs d'au moins 25 % à cuex d'une personne de poids normal .Les maladies cardiovasculaires ? Le diabète de type 2 ? Le cancer ? Ce n'est pas mon problème . Je vis à l'aise .

     Il est 11 heures , et le corps crie déjà famine . Ne me regardez pas comme ça ...Son petit déjeuner aurait dû lui suffire , il aurait dû lui fournir des tas de calories à brûler . C'est ma faute , si ce gars-là n'a pas de tête ? Mon travail , voyez-vous ,est de stocker la graisse et d'envoyer au cerveau un signal hormonal appelé leptine , pour qu'il sache quand supprimer l'appétit du corps . Et je le fais . Autrefois , ça fonctionnait au quart de tour . Mais ces temps-ci , j'ai beau produire de la leptine à tours de bras , son cerveau ne capte pas pour autant le message .

    Mais qui s'en plaindra ? La vie est tout sucre , tout miel . Tout saccharine , en fait . Elle ne l'a pas toujours été . C'était bien différent il y a quarante ans , quand nous sommes néses , moi et quelques bonnes grosses copines (les médecins appellent ça la puberté) .Aux heures des repas , je réclamais un supplément d'acides gras que je pourrais transformer en graisse pour en faire des réserves . A l'époque , comme le corps était actif , la majeure partie des nutriments  était utilisée . Nous autres , les cellules adipeuses , on gonflait bien un peu , mais on dégonflait aussi vite . C'était la période des vaches maigres ! Mais je sais être patiente . Après tout , je ne bouge pas .

    C'est la vérité .  Quand le corps perd du poids , nous , on rétrécit , mais on ne disparaît pas : quand il en prend, on fait le plein de graisse et on se développe .

     

    D'accord , si le corps me prive de bonnes grosses graisses , je vais me ratatiner . Mais dès qu'il retourn

    Cela dit , j'ai quand même eu des hauts et des bas . A la fin des années 70 , quand le corps est allé à l'université, il s'est mis au Coca-Cola . Il en descendait un pratiquement à tous les repas . Ca m'a bien plu , comme extra . A chaque fois , je chipais quelques gouttelettes de graisse au foie et je les stockais . En plus , il aimait bien la caféine pour le petit coup de fouet qu'elle lui procurait dans l'après-midi .Et quand le corps a trouvé du travail , il lui a fallu un autre Coca rien que pour surmonter le coup de barre de 14 heures . Alors , là, j'ai vraiment commencé à connaître la gloire !

    Et tenez-vous bien ! Il s'en ouvre un à l'instant même , tout en piochant dans ses lasagnes réchauffées au micro-ondes . Il voudrait perdre quelques kilos ; et c'est sûr , si on essaie de maigrir , le bon sens est de réduire les graisses .

    Le bon sens ? Mais vous avez déjà mangé des lasagnes sans beurre ni huile ? On dirait du carton . C'est pour ça qu'on y ajoute une bonne dose de sel , et aussi un petitpeu de sucre . Moi , je n'ai toujours aucune difficulté à récolter un peu de graisse excédentaire et à la mettre de côté . Il n'en a pas la moindre idée !

    Pauvre gars ! A l'université , quand le corps jouait régulièrement au foot-ball et faisait de temps en temps du ski ou du vélo , son indice de masse corporelle était contrôlé . Ce qu'il mangeait contenait beaucoup moins de sucre et son cerveau tenait compte de mes décharges de leptine , ce qui jugulait sa faim . Le week-end , s'il forçait sur la bière et le graillon , je prenais bien un soupçon d'avance en me gonflant un peu .Mais le lendemain , au petit déjeuner , il se contentait d'un petit pain et d'une pomme et il sautait sur son vélo . Ses muscles brûlaient la totalité du sucre , et j'étais bien obligée de décomposer une partie de mes précieuses graisses en acides gras et en glycérol .Je transmettait le glycérl au foie , qui le transformait en glucose à brûler , et les acides gras allaient droit dans les mitochondries des muscles pour donner de l'énergie .Rien de grave , je me dégonflait d'un cran et je me repliais sur moi-même , en prévision de la prochaine nouba .

    Bon .Après avoir expédié ses laqagnes en six bouchées ,il se tourne derechef vers son ordinateur . L'après-midi va passer à coups de doubles clics .Quand il s'extirpa de son fauteil ergonomique , quand le corps marchera de son bureau au  parking , ce sera pour son coeur l'effort le plus dur de la journée . Mais je ne m'en fais pas . Il a largement assez de glycogène dans les cellules musculaires pour produire la décharge d'énergie  nécessaire au fonctionnement des muscles .Vautrée dans mon coin , je ris sous cape , je sais que je n'aurais jamais à liquidre mes réserves pour venir à la rescousse .

     Le trajet de retour dure une bonne heure . Pendant ce temps-là , je me la coule douce en rêvassant au dîner . A quoi aurai-je droit ce soir ? Poulet frit? Travers de porc ? Hamburgers ? Quand le corps s'afale enfin sur sa chaise , il a devant lui une assiette de blanc de poulet et de salade . Des épinards, des tomates, des poivrons . Bon sang , qu'est-ce que c'est que ça ? Despignons de pin grillés ? En assaisonnement , de l'huile d'olive extra-vierge et du vinaigre .Même pas de crèmz fraîche . Il y a des fibres dans cette salade .Elles ralentiront la digestion du malheureux morceau de pain qu'il tire de la corbeille .

    << oh ? s'étonne t-il .

    On fait attention, réplique son épouse. On arrête les cochonneries au dîner ! ">>

    C'est mauvais pour moi ça ! Vraiment mauvais ! Mais bien entendu , le corps se décapsule une bière . Ouf ! Rien de tel pour engranger une bonne dose de graisse !

     Après le dîner , il sort promener le chien avant de regarder le match de foot du fond de son fauteil . Comme il a l'estomac qui gargouille , il finit par flancher et s'octroie une petite sucrerie . D'accord , c'est du préamballé basses calories . Mais en ce qui me concerne , c'est toujours un peu de fructose en prime .

    Vers minuit , il se glisse sous les draps en espérant trouver ses six heures de sommeil réglementaire . Moi, ça me va ; en général , les obèses dorment moins bien que les personnes plus minces .Et, je frétille déjà de plaisir en songeant à des lendemains pleins de nouvelles boissons vitaminées , d'autres repas réputés pauvres en matières grasses et d'immuables en-cas de fin de soirée .

    Vas-y , mon gros , ça roule ...  (source : readre's digest . Article de Marit Mitchel)era au fast-food , je rebondirai comme qui rigole !

     

     


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  •                         Un cocktail de thérapie cellulaire et d’anticorps monoclonal a permis à des chercheurs de l’Inserm d’empêcher un rejet de greffe chez la souris, et ce sans instauration d’un traitement immunosuppresseur à long terme.

    Une nouvelle piste contre le rejet de greffe

    Réduire le traitement immunosuppresseur administré en cas de greffe : 

    Voilà l’objectif de deux équipes Inserm travaillant à Paris* et à Nantes**. Si les immunosuppresseurs permettent d’éviter le rejet d’un organe greffé en inhibant de façon très forte le système immunitaire, leurs effets indésirables sont importants, avec notamment un risque accru d’infections ou de cancers. De plus, ces traitements doivent être maintenus à long terme, pendant toute la vie du greffon. La mise au point de solutions alternatives est donc plus que souhaitable !

    La stratégie étudiée par les deux équipes Inserm consiste à rendre le système immunitaire du receveur tolérant vis-à-vis du greffon, de manière à ce qu’il l’accepte durablement. Un concept tout à fait crédible à en croire les résultats de l’étude qu’elles viennent de mener chez la souris : les chercheurs ont en effet réussi à rendre un rongeur tolérant à son greffon grâce à l’association d’une thérapie cellulaire et d’un anticorps monoclonal. "Les souris ont conservé leurs allogreffes d’îlots pancréatiques plus de 100 jours. On peut donc considérer qu’elles tolèrent leur greffon à long terme", résume Sylvaine You*, coauteur des travaux.

    Cellules dendritiques tolérogènes et anticorps anti-CD3

     Le traitement administré aux animaux comprenait des cellules dendritiques rendues "tolérogènes" et l’anticorps anti-CD3. Les cellules ont été produites à partir de cellules souches prélevées de la moelle osseuse des souris "receveurs". Après huit jours de culture, une partie de ces cellules sont devenues des cellules dendritiques fonctionnelles, capables d’activer des lymphocytes T allo géniques (c’est-à-dire provenant d’une autre souche de souris). Mais une autre partie des cellules placées en culture, celles qui ont adhéré au fond de la boîte de culture, sont non seulement incapables de stimuler des lymphocytes T allo géniques, mais ils peuvent surtout inhiber leur activation. Ces cellules dendritiques autologues sont dites "tolérogènes"

    . Les anticorps monoclonaux administrés en parallèle à ces cellules ciblent une protéine présente à la surface des lymphocytes T (CD3). "Ces anticorps éliminent les lymphocytes T effecteurs qui détruisent le greffon, ils mais épargnent les lymphocytes T régulateurs qui contribuent à l’établissement d’une tolérance immunitaire vis-à-vis du greffon", explique la chercheuse.

    Une immunosuppression de 5 jours seulement

     Les chercheurs ont constaté que l’administration de chacun de ces produits, séparément, ne permettait pas de rendre les animaux tolérants à la greffe. En revanche, leur injection conjointe un jour avant la greffe, associée à une nouvelle dose d’anti-CD3 par jour pendant les 4 jours suivant, ont permis la survie du greffon pendant plus de 100 jours, sans autre traitement ! Ceci suggère un effet synergique entre les deux thérapies. "L’effet immunosuppresseur des anti-CD3 est transitoire (2-3 semaines). Le stock de lymphocytes T se reconstitue par la suite, mais les nouveaux lymphocytes sont incapables d’éliminer les cellules du greffon. Nous avons montré que les lymphocytes T régulateurs, qui n’ont pas été éliminés par les anti-CD3, se retrouvent dans des proportions augmentées. Nous supposons qu’ils interagissent de manière privilégiée avec les cellules dendritiques tolérogènes. Ces dernières présenteraient les antigènes des cellules du greffon aux lymphocytes T régulateurs, qui contrôleraient et inhiberaient alors durablement l’activation des lymphocytes T effecteurs contre la greffe. Il s’agit d’un effet spécifique à la greffe, à priori sans conséquence sur l’efficacité du système immunitaire contre des infections ou des cancers", selon la chercheuse.  

    Bientôt pour l’homme ?

     Il est maintenant tentant de tester une telle stratégie chez l’homme. D’autant plus que les deux composantes du traitement sont deux produits actuellement en développement clinique. Les cellules dendritiques autologues tolérogènes font actuellement l’objet d’un essai clinique de phase I dans le contexte de greffes rénales (essai européen "the ONE study") et peuvent être produites de façon conforme aux normes imposées par les autorités de santé. Quant aux anticorps anti-CD3, ils ont déjà été testés chez l’homme dans le traitement de maladies auto-immunes, notamment celui du diabète de type I dans des essais de phase II et III. "Si nos résultats expérimentaux sont très encourageants, il faudra bien sûr adapter le protocole à l’homme. On peut supposer qu’il faudra appliquer un traitement plus puissant : pour maintenir la survie du greffon sur le long terme, on peut envisager des administrations répétées de cellules dendritiques tolérogènes et d’anti-CD3", estime la chercheuse.

     Notes

    : *unité 1151 Inserm/CNRS/ Université Paris Descartes, Institut Necker-Enfants Malades, Paris

    **unite 1064 Inserm/Université de Nantes

    Source : 

    MC Baas et coll. J. Immunol, édition en ligne du 24 septembre 2014

    Article et photo de l' INSERM ( Institut National de la Santé et de la recherche médicale )

     


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  •                         

    Nous sommes en 1890 à New York. Il fait nuit. Le Dr William Coley se tourne et se retourne dans son lit. La veille, ce jeune chirurgien de 28 ans a, pour la première fois, vu mourir une de ses patientes. Cette patiente, Elizabeth Dashiell, est morte d’un cancer des os. Et le Dr Coley est submergé par un sentiment de culpabilité et d’impuissance.

    Cancer , le reméde oublié

    Au petit matin, il sort de chez lui. Mais au lieu de se rendre, comme d’habitude, au New York Cancer Hospital où il travaille, il décide de partir pour Yale. Yale est la grande université qui se trouve à deux heures de train au nord de la ville, dans l’état voisin du Connecticut. Yale était déjà, à l’époque, réputée mondialement pour sa faculté de médecine. La bibliothèque universitaire conserve des archives qui couvrent toutes les maladies connues à ce jour, décrivant précisément les cas de millions de malades .

     C’est dans ce gisement prodigieux que le Dr Coley va rechercher des cas de « sarcome » semblables à celui qui a tué sa patiente. Le sarcome est une sorte de cancer. Le Dr Coley espère trouver des cas dans lesquels des patients, touchés par le même cancer que sa patiente, auraient guéri. Car il est convaincu qu’il existe, quelque part, un traitement qui aurait pu la sauver.

    Plus de deux semaines durant, ses recherches sont vaines. Il épluche des kilos de dossiers poussiéreux. Mais la conclusion est toujours la même : patient décédé. Il commence à désespérer lorsqu’un soir, alors qu’il est sur le point d’abandonner, il fait une étonnante découverte.

    Guérison mystérieuse

     Le Dr Coley a mis la main, sans le savoir, sur un cas qui va révolutionner le traitement du cancer. Il découvre en effet le dossier médical complet d’un homme dont le sarcome a mystérieusement disparu après avoir attrapé une maladie infectieuse. Cette maladie, pratiquement disparue aujourd’hui, s’appelle l’érysipèle. C’est une infection de la peau due à une bactérie, le streptocoque. Elle se manifeste par de gosses plaques rouges, qui peuvent toucher le visage, mais plus souvent les jambes, et s’accompagne de fièvre. Mais ce n’est pas une maladie grave.

    Aussitôt après avoir attrapé l’érysipèle, le sarcome de ce patient a donc brutalement disparu. Le Dr Coley chercha d’autres cas semblables et en trouva plusieurs dans les archives, dont certains remontaient à des centaines d’années : leur cancer (sarcome) avait disparu après une simple infection de peau !

    Il découvrit que d’autres pionniers de la médecine comme Robert Koch (qui découvrit le fameux bacille de Koch, responsable de la tuberculose), Louis Pasteur, et le médecin allemand Emil von Behring, qui reçut le premier prix Nobel de médecine en 1901, avaient eux aussi observé des cas d’érysipèle coïncidant avec la régression spontanée de cancers.

    Convaincu qu’il ne pouvait pas s’agir d’un hasard, le Dr Coley décida d’inoculer volontairement le streptocoque (bactérie) responsable de l’érysipèle à l’un de ses patients touché par le cancer de la gorge. L’expérience fut menée le 3 mai 1891 sur une homme appelé M. Zola. Immédiatement, son cancer régressa et l’état de santé de M. Zola s’améliora considérablement. Il retrouva la santé et vécut huit ans et demi de plus.

    Le Dr Coley créa une mixture de bactéries mortes, donc moins dangereuses, appelée Toxines de Coley. Cette mixture était administrée par injection jusqu’à entraîner de la fièvre. Il fut observé que le remède était efficace, y compris dans le cas des cancers métastasés.

    Un jeune de 16 ans sauvé du cancer

     Le premier patient à recevoir les Toxines de Coley fut le jeune John Ficken, un garçon de 16 ans atteint d’une tumeur abdominale massive. Le 24 janvier 1893, il reçut sa première injection, qui fut répétée ensuite tous les deux ou trois jours, directement dans la tumeur. A chaque injection, il faisait une poussée de fièvre… et la tumeur régressait. Dès le mois de mai 1893, soit 4 mois plus tard, la tumeur n’avait plus qu’un cinquième de sa taille originelle. Au mois d’août, elle n’était pratiquement plus perceptible. John Ficken fut définitivement guéri du cancer (il mourut 26 ans plus tard d’un infarctus). 

    Comment cette découverte fut tuée dans l’œuf

     Mais les Toxines de Coley se heurtèrent à un redoutable « concurrent » : le développement des machines à rayons radioactifs (radiothérapie), plus facilement industrialisables.

    Coley lui-même s’équipa de deux machines de radiothérapie. Mais il conclut rapidement à leur moindre efficacité. Pendant quarante ans, il continua à utiliser avec succès les Toxines de Coley, jusqu’à sa mort le 16 avril 1936.

    Le formidable business de la chimiothérapie prit ensuite le relais pour garantir que ce remède, bien plus simple, moins dangereux, et surtout beaucoup moins coûteux, reste dans les oubliettes de la médecine.

    1999 : les Toxines de Coley ressortent des cartons

     L’histoire ne s’arrêta pas là, heureusement. En 1999, des chercheurs ouverts d’esprit reprirent les archives laissées par le Dr Coley. Ils comparèrent ses résultats avec ceux des traitements les plus modernes contre le cancer. Et ils s’aperçurent que ses résultats étaient supérieurs !

    « Ce que Coley faisait pour les malades du sarcome à l’époque était plus efficace que ce que nous faisons pour ces mêmes malades aujourd’hui », déclara alors Charlie Starnes, chercheur chez Amgen, une des premières sociétés mondiales de biotechnologie, qui travaille en France avec l’Institut National du Cancer.

    La moitié des patients de Coley touchés par le sarcome vivaient dix ans ou plus après le début du traitement, contre 38 % avec les thérapies les plus récentes. Ses résultats auprès des patients malades du cancer des reins et du cancer des ovaires étaient également supérieurs.

    Un grand espoir pour les patients malades du cancer

     Aujourd’hui, une société américaine, MBVax, a repris les recherches sur les Toxines de Coley.

    Bien qu’elle n’ait pas encore mené les études à grande échelle nécessaires à leur commercialisation, 70 personnes ont bénéficié de cette thérapie entre 2007 et 2012.

    Les effets ont été si positifs que la grande revue scientifique Nature s’en est fait l’écho au mois de décembre 2013 [1]. L’information a également été reprise par le magazine français Le Point, le 8 janvier 2014 [2].

    Les personnes qui ont pu bénéficier de cette thérapie non-homologuée étaient des personnes touchées par des cancers en phase terminale, dont des mélanomes, des lymphomes, des tumeurs malignes dans le sein, la prostate, les ovaires. Il est d’usage en effet dans les hôpitaux de permettre aux personnes dans des situations très difficiles de se tourner vers des thérapies innovantes, qui sont refusées aux autres.

    Malgré l’extrême gravité de ces cancers, les Toxines de Coley provoquèrent une diminution des tumeurs dans 70 % des cas, et même une rémission complète dans 20 % des cas, selon MBVax.

    Le problème auquel la compagnie se heurte aujourd’hui est que, pour mener les essais à grande échelle exigés par la réglementation actuelle et construire une unité de production aux normes européennes ou nord-américaines, les besoins de financement se chiffrent en… centaines de millions de dollars.

    Ce qui était possible en 1890 dans le cabinet d’un simple médecin new-yorkais passionné par sa mission est aujourd’hui devenu quasi-impossible dans notre monde hyper-technologique et hyper… étouffé par les réglementations.

    Espérons qu’un chercheur saura trouver les arguments propres à convaincre les experts des comités qui président à l’avenir de notre système de santé, qu’un peu d’audace et un peu de liberté sont indispensables pour permettre le progrès et sauver des vies. Mais ça, je doute que les bureaucrates qui nous gouvernent le comprennent facilement.  ( source : ZEjournal.mobi - Auteur : Jean-Marc Dupuis )

     

     


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  • Dans la guerre sans merci déployée contre les cancers, une multitude d'offensives mobilisent nos lignes de défense immunitaire. Ce sont les "immunothérapies des cancers". Les premières armes de ce combat ont été fourbies en 1891 par un chirurgien new-yorkais : "Chez de jeunes malades atteints d'ostéosarcome, une tumeur des os très agressive, William Coley constate qu'une infection aiguë provoque la régression des tumeurs", raconte Laurence Zitvogel, oncologue médicale à l'Institut Gustave-Roussy (IGR) à Villejuif (Val-de-Marne). En 1893, il injecte à ces malades un cocktail de bactéries inactivées qui font à leur tour régresser ces cancers. Comment ? En stimulant le système immunitaire, qui "libère" son agressivité vis-à-vis des tumeurs.

     

    L'immunothérapie , une nouvelle arme contre les cancers

    Etonnamment, cette approche constitue encore le traitement standard de certains cancers de la vessie depuis quarante ans : après résection chirurgicale de la tumeur, des injections répétées de bacille du BCG sont pratiquées dans la vessie.

     Chez les patients, plusieurs observations confirment le rôle primordial du système immunitaire dans le contrôle des cancers - ou montrent ses défaillances dans leur développement. C'est d'abord le constat d'une fréquence accrue de certains lymphomes chez les patients immunodéprimés (à l'immunité affaiblie par une maladie ou un traitement).

     C'est ensuite cette découverte dans des cancers du côlon, du sein ou de l'ovaire : "Plus le site primitif de la tumeur est riche en certaines cellules immunitaires, moins le patient fait de récidive et plus sa survie est longue", explique Franck Pagès, de l'hôpital européen Georges-Pompidou (Paris). Avec l'équipe Inserm de Jérôme Galon, il a mis au point un "score immunitaire" à visée pronostique, fondé sur le nombre de lymphocytes qui infiltrent les tumeurs colorectales. A terme, ce score pourrait permettre d'adapter les traitements.

    LES CELLULES T

     Mais à mesure que la tumeur croît, elle s'allie rapidement à un régiment transfuge de l'immunité : les cellules T dites "régulatrices" qui freinent l'offensive destructrice des cellules T cytotoxiques. Ces manoeuvres félonnes s'appuient sur plusieurs molécules-clés, telle la protéine CTLA4. Lorsque celle-ci apparaît en nombre à la surface des cellules T, elle retarde ou freine l'action des cellules cytotoxiques... qui ne peuvent poursuivre leur attaque tumorale.

     "L'étape suivante a été le développement de stratégies visant à contrecarrer cette immunosuppression", relate Laurence Zitvogel. D'où la mise au point d'une première molécule thérapeutique : un anticorps anti-CTLA4, l'ipilimumab. Chef de file des immunothérapies des cancers, il est aujourd'hui approuvé dans le traitement des mélanomes métastatiques par les agences du médicament américaine et européenne. "Avec l'ipilimumab, la survie des patients est au moins doublée. Chez les répondeurs, cette survie apparaît durable, avec un recul de quatre à cinq ans, se réjouit Céleste Lebbé, onco-dermatologue à l'hôpital Saint-Louis, à Paris. L'immunothérapie a longtemps été un "serpent de mer" dans le mélanome, mais après quinze ans de déceptions ça marche enfin !".

     Pour autant, ce n'est pas la panacée. Le coût initial demandé par le laboratoire (Bristol-Myers Squibb) était si élevé - 80 000 euros par patient - que les négociations avec les autorités sanitaires bloquent. Pour l'heure, l'ipilimumab n'est pas remboursé. Certains hôpitaux français acceptent de le financer, mais beaucoup refusent.

     Autres faiblesses de l'ipilimumab : "Nous ne disposons pas encore de biomarqueurs pour prédire les 20 % de patients qui répondront, regrette Caroline Robert, onco-dermatologue à l'IGR. Et l'ipilimumab a un profil d'effets indésirables très inhabituel. Parce qu'il libère le système immunitaire, il peut déclencher une auto-immunité en s'attaquant aux tissus sains. Il faut bien connaître ces effets, en informer les patients et apprendre à les gérer."

    "MOLÉCULE DE L'ANNÉE"

     D'autres immunothérapies sont en cours d'évaluation. Parmi elles, un anticorps anti-PD1, qui "réveille" le système immunitaire en débloquant un de ses verrous. Au congrès mondial de cancérologie qui se tenait début juin à Chicago, l'ASCO, cet anticorps a été élu "molécule de l'année". Il a donné lieu à deux articles et à un éditorial, publiés en juin dans la prestigieuse revue New England Journal of Medicine. Des essais préliminaires suggèrent des taux de réponses prolongées chez 20 % à 30 % des patients dans des tumeurs très agressives : mélanome, cancer du rein et cancer du poumon non à petites cellules.

     "Une autre stratégie est d'éduquer les lymphocytes T naïfs du patient avec les antigènes isolés de son propre cancer", explique Laurence Zitvogel. Chez des patientes atteintes de cancer du col de l'utérus, cette "vaccination thérapeutique" donne des résultats prometteurs. Les antigènes administrés sont issus des papillomavirus de l'herpès HPV16 et 18, en cause dans le développement de ces cancers. Et dans un article publié, fin 2009, dans le New England, l'équipe de Cornelis Melief établit l'efficacité de la vaccination thérapeutique (par des "longs peptides" de ces virus) dans des cancers de la vulve. Le 11 octobre, une autre équipe montre, dans Science Translational Medicine, que des femmes atteintes de lésions précancéreuses déclenchent une réponse immune anticancer spécifique et durable après avoir reçu, par électroporation, des fragments d'ADN (des oncogènes des virus HPV16 et 18). Plusieurs autres vaccins thérapeutiques sont à l'essai contre des mélanomes, des cancers de l'ovaire ou du sein.

    FANTASSINS DE L'IMMUNITÉ

     Les chercheurs mobilisent aussi les "cellules dendritiques", ces fantassins de l'immunité chargés de présenter les antigènes aux cellules immunes pour leur apprendre à tuer les porteurs de ces antigènes. Les cellules dendritiques sont prélevées chez les patients, mises à incuber avec des fragments de molécules spécifiques de certains cancers ("antigènes tumoraux"), puis réinjectées aux patients. Dans les cancers de la prostate hormono-résistants métastatiques, cette méthode approuvée aux Etats-Unis "permet des gains de survie de six à huit mois", observe Laurence Zitvogel.

     Autre voie : réinjecter au patient ses propres lymphocytes après les avoir activés ex vivo par différentes manipulations. Au préalable, le patient doit avoir subi une ablation de ses cellules médullaires. "Ce sont des protocoles très lourds et coûteux mais assez révolutionnaires", souligne la chercheuse. Ils ont fait la "preuve du concept" dans des mélanomes et des leucémies lymphoïdes chroniques.

     Les tumeurs sont loin d'avoir signé leur reddition. Mais face aux charges réitérées des escadrons de l'immunité, renforcés de ces nouvelles armes thérapeutiques, elles amorcent un recul manifeste.

     Co-investigatrices des essais cliniques avec l'ipilimumab, les professeurs Caroline Robert et Céleste Lebbé déclarent des liens d'intérêt avec les laboratoires Bristol-Myers Squibb notamment. (Source : le monde sciences et techno du 14 11 2012 )

    Le rôle des "régulateurs" par Florence Rosier

     Retour aux fondamentaux scientifiques, piliers de tout progrès. A l'Institut Curie (Paris), l'équipe Inserm de Sébastien Amigorena vient de préciser le rôle d'un des "régiments" de l'immunité, dans la revue Science du 26 octobre. Il s'agit des lymphocytes T régulateurs, une sous-population chargée d'inhiber les réactions de l'individu contre ses propres tissus, ou réactions auto-immunes. Ce sont aussi les cellules qui "trahissent" l'organisme dans sa lutte anticancer ! "Nous montrons que ces cellules sont également importantes lors des étapes précoces des réponses contre des antigènes externes, lors d'une infection par exemple. Elles favorisent le recrutement des lymphocytes de "forte affinité" pour l'antigène, explique Sébastien Amigorena. Cette découverte pourrait être importante pour la mise au point de stratégies de vaccination durable, y compris contre les cancers."


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  • Voici son histoire                       

    DEPUIS 2004,JE SUIS IMPLANTEE. PORTEUSE D'UN NEUROSTIMULATEUR MEDULLAIRE COMPORTANT DES ELECTRODES IMPLANTEES EN REGARD DE LA MOELLE EPINIERE.

    GRACE A CE SYSTEME, J'AI PU RENAITRE A LA VIE ET REMARCHER. MALHEUREUSEMENT PAS REPRENDRE MON ACTIVITE PROFESSIONNELLE. RETRAITE D'OFFICE SUR INVALIDITE DEPUIS 1999.

    CE SYSTEME NEUROCHIRURGICAL EST MERVEILLEUX. PARFOIS IL Y A DES DEFAILLANCES ET IL FAUT "REPARER" OU CHANGER LE MATERIEL.

    JE SUIS UN PETIT ROBOT SURNOMME "BALOU".

    VOICI MA PETITE HISTOIRE RESUMEE BRIEVEMENT A L'ATTENTION DES PERSONNES QUI N'ETAIENT PAS AU COURANT.

    QUOIQU'IL ARRIVE, LA VIE EST UN ETERNEL COMBAT. NE JAMAIS BAISSER LES BRAS.LA PRENDRE A COEUR OUVERT .COURAGE, PENSEES A TOUTES LES PERSONNES QUI SOUFFRENT.

    GARDEZ TOUJOURS ESPOIR, LA VIE EST BELLE MALGRE SES ALEAS. CHAQUE SECONDE, CHAQUE MINUTE QUI PASSENT, SONT A SAISIR.RECEVEZ DU PLUS PROFOND DE MON COEUR CES MESSAGES D'ESPOIR, TOUTE MON AMITIE, MES PLUS AFFECTUEUSES PENSEES.

    .        BALOU


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  •                        

    KARIMA est née en 1957,  Elle a été greffée le30 06 2009.


    C'est en 1989 que débute les 1er symptômes de la maladie de KARIMA . Des démangeaisons  intenses sur tout le corps.Suite aux nombreuses visites faîtes  chez le médecin , aucunes solutions adaptés aux maux de la maladie ne sont diagnostiquées. KARIMA est alors dirigée vers un dermatologue. Les traitements qu'on lui donne ne font aucun effet.

    EN 1999,
    une biopsie est faites par un hépatologue de lens , et là KARIMA apprend qu'elle est atteinte d'une cirrhose bilaire primitive, dûe à la maladie hépatique. Le médecin lui prescrit un traitement (à vie) afin de ralentir l'évolution de celle -ci.

     La cirrhose a développé un diabéte important . Depuis cette maladie son poids baisse(une perte de 25 kg au total).

    EN 2006,
    des hémoragies oesophagiennes apparaissent. Dés ce moment KARIMA est suivi par l'équipe de cordination de bilan prés-greffe du chru (CLAUDE HURIEZ ) de LILLE


    Le 24 avril 2009
    KARIMA est inscrite officellement sur la liste nationnale d'attente de greffe. Le 25 juin (jour de son aniversaire , elle fait une hémoragie oesophagienne , elle est transportée aux urgences .


    L'APPEL :
    LE 30 avril à 20h , le PORTABLE de KARIMA sonne ! ON lui annonce que l'on a un greffon pour elle.

     Une ambulance l'a transporte de LENS à LILLE.
    L'opération a eu lieu le 01-07- 2009 à 4 h du matin et a duré jusque 18h , tout s'est bien passé (l'opération , le réveil puis le retour en chambre ...).
    A ce jour tout va bien KARIMA a le moral, elle revit depuis, reprend du poids petit a petit et a retrouvé un bon appétit.

    MERCI à KARIMA
    pour ce témoignage.


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  •                        

         Pour moi, tout commence en juillet 2009 lorsque mon frère nous apprend qu'il est atteint d'une grave maladie, une HyperTension Artérielle Pulmonaire (HTAP). Les mois passent et l'on remarque que j'ai les mêmes symptômes.. Au fond de moi je le sens, je le sais, j'ai la même chose que lui..

     En novembre/décembre 2009, ça se confirme, j'ai la même maladie. Et là tout commence, les traitements, les bilans, les hospitalisations. On arrive à stabiliser la maladie, du mois pour le moment.  

        En février 2011, je fais une infection, ma maladie s'aggrave un peu, du coup hospitalisation, changement du traitement.. On commence à me parler plus sérieusement de la greffe..  

    Mai 2011, c'est officiel, on m'inscrit sur liste d'attente pour greffe des poumons. Et en attendant je suis mise sous oxygène à l'effort.

        Les mois passent et arrive Septembre 2011, je n'ai plus d'appétit, je suis très fatiguée et essoufflée.. Mon état s'aggrave mes parents s'en rendent compte, je dois refaire un bilan.  

        19 septembre 2011 : je passe un électrocardiogramme, une échographie cardiaque.. ça ne va pas, je dois être inscrite sur "liste de super urgence" pour la greffe.  

        20 septembre 2011 : je suis donc transférée à l'hôpital Antoine-Béclère à Clamart, par avion sanitaire. Je n'ai jamais pris l'avion, je fais donc mon baptême de l'air par la même occasion !  

        20 septembre toujours, le soir, je suis tranquillement dans ma chambre d'hôpital, je dois refaire quelques examens le lendemain avant d'être réellement mise sur liste de super urgence. Mon frère aîné qui habite en région parisienne me rend visite quand soudain aux alentours de 21h mon téléphone sonne.. C'est le Centre Chirurgical Marie Lannelongue, ils ont des poumons pour moi !  

        Et là tout s'accélère, je suis transférée là-bas par ambulance alors que mon frère, lui, prend un taxi pour m'accompagner. Puis il y a les préparations avant l'entrée au bloc. Je ne suis pas aussi stressée que je l'aurais cru, mon frère est avec moi, tout va bien.  

    je rentre enfin au bloc, tout le personnel est très gentil.

        Le 21 septembre est donc la date de ma greffe !  

    Après la greffe commence la convalescence, d'abord en réanimation, puis en service de pneumologie.. Petit à petit je suis "débranchée" d'un peu partout si je puis dire. Ce n'est pas facile mais je suis soutenue par ma famille, mes amis.. Il faut tout réapprendre : manger, marcher.. reprendre des forces tout simplement.

    Jessica

    Après presque 2 mois d'hospitalisation j'ai enfin la permission de rentrer chez moi, nous sommes le 4 novembre 2011 !

    Je continue de me rétablir chez moi, je suis heureuse, je respire, je revis !

    Je fais des bilans au Centre Chirurgical Marie Lannelongue et jusqu'ici tout va bien. Je suis en vie, heureuse et plus motivée que jamais.

            Je suis consciente que si aujourd'hui je peux avancer vers l'avenir avec des projets plein la tête et profiter de chaque moment c'est parc'que j'ai eu la chance d'avoir eu un donneur, une personne qui m'a fait le plus beau des cadeaux et que je ne pourrais jamais oublier quoi que je fasse.  

            "21 Septembre 2011", une date qui restera gravée.. Je ne sais pas si cette personne était un ange mais ce qui est sûr c'est qu'elle a été le mien, mon ange gardien. Alors si tu m'entend de là-haut : Merci ?    

     Il faut dire oui au don d'organe, oui à la vie !

            P.S: Et puis depuis mon opération j'ai aussi la chance d'avoir trouvé une autre famille.. la grande famille des greffés ! ?        


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