• Sissi , impératrice d'Autriche (1/2) "histoire de la médecine"

    La phase cachée de Sissi

     

    Obnubilée par sa minceur Sissi est une anorexique esclave d'une idée fixe , la préservation de la jeunesse

     

    Par une tiède soirée du printemps 1864 , en son splendide palais impérial de la Hofburg , à Vienne ; S.M François-Joseph 1er << par la grâce de dieu empereur d'Autriche , roi de Hongrie et de Bomême >>, offre un grand diner . Pour sa part , l'empereur a belle prestance , certes: à 34 ans , ce blond aux yeux bleus et au visage d'une grande douceur affecte un maintienaltier dans son uniforme clair de général autrichien . Mais ses invités et toute la cour n'ont d'yeux que pour sa femme l'impératrice Elisabeth , dont les vingt-sept printemps resplendissent sous la lumières des flambeaux , les reflets des plats d'argent , l'éclat des porcelaines de Saxe et des cristalleries de Bohême .

     

    Séduit par le charme de l'impératrice hotesse , l'ambassadeur américain à Vienne écrit à sa mère :<< Elisabeth  est une merveille de beauté ; grande et mince , magnifiquement modelée avec une abondante chevelure châtain , un front bas à la grecque , des  yeux doux , des lévres très rouges qui sourient de façon exquise, une voix suave et harmonieuse , des manières tout à la fois timides et gracieuses ...>>

     

    C'est aussi l'impression de Victoria , princesse héritière du royaume de prusse ,  qui ajoute à cette observation , typiquement féminine : << Elle semble corsetée de façon terriblement serrée , ce qui n'est surement pas necessaire , vu sa magnifique silhouette ...>> En quelques mots , la pricesse de prusse a percé le secret d'Elisabeth ; celui d'une femme obsédée par son image corporelle , qu'elle voudra maintenir parfaitement pendant toute sa vie , enfermée dans un narcessisme à la limite de la maladie mentale qui la fait esclave de sa propre beauté , fétichiste d'un corps dont elle veut conserver la silhouette idéale au prix d'une privation volontaire de nourriture et d'exercices physiques quotidiens . En un mot , une anorexique esclave d'une idée fixe - la préservation de sa jeunesse .

     

    A l'impératrice d'Autriche peut s'appliquer cet air célèbre sissi-1-

    Dis-moi que je suis belle

    Et que je serais belle

    Eternellement

    Mais pourquoi ?

     

    En fait rien ne laissait prévoir cette évolution , préfigurer ce destin .  Elisabeth de Wittelbach , apparentée à la famille royale de Bavière , est née le jour de noël 1837 dans le petit village de Possenhofen ; troisième de huit enfants , elle a vécu toute sa jeunesse comme une petite sauvageonne , nageant dans les eaux du lac de stanberg , au pied de son village , pêchant avec les jeunes paysants des environs , montant à cheval quand il lui plaît , escaladant les collines boisées alentour .

     

    A 15 ans , Sissi - ce diminutif lui a été donné par sa famille et ses compagnons de jeux - mesure 1,72 m , a une taille de guêpe (60 cm) et pèse 49 kg . Ses longs cheveux   descendent jusqu'à ses chevilles ... C'est pendant l'hiver 1852-1853 qu'elle vit son premier drame , un amour tragiquement interrompu : elle est éperdument éprise du conte Richard S ..., un ami de son père . Passion partagée , semble-t-il , mais brève durée -Richard meurt très jeune , frappé par un mal incurable . Sissi plonge dans une << mélancolie aiguë >>, pleure solitairement pendant des heures ou fait des vers en souvenir de Richard . C'est là un trait constant de sa personnalité : elle écrit quand elle est malheureuse . En fait , elle écrit des milliers de vers , miraculeusement conservés...

     

    Les mois passent . Et , le 18 août 1853, le jeune empereur François-Joseph -il a 23 ans -demande la main d'Elisabeth . Elle n'a pas encore 16 ans ! Chez François c'est le coup de foudre , violent , intense, immédiat : Il  ne l'a rencontrée que la veille , le 17 ! Il  l'aimera jusqu'à sa mort ... Et Sissi ? << comment pourrais-je ne pas l'aimer , dit-elle à sa mère ... Si seulement il n'était pas empereur ! >>  Notons cette réserve , car elle est l'une des clés du << mystère Sissi >> : jamais elle ne se fera à la vie de la cour réglée par un immuable cérémonial . Jamais elle ne supportera le somptueux palais de la hofburg -où il n'y a même pas de cabinets chacun disposant de sa chaise percée ! - , et ses habitants , en particulier la mère de François , l'archiduchesse Sophie , qui prétend régenter sa bru et , plus tard , les enfants du couple . 

     

    Le mariage est célébré en grande pompe le 24 avril 1854 à Vienne . Dès les débuts de sa vie << impériale >> à Vienne , Sissi présente des symptômes inquiétants : elle est sujette à de violentes quintes de toux et à des crises d'angoisse . Le docteur Seeburger , médecin de la cour , prescrit alors des remèdes anodins ... Qui n'opèrent pas grand-chose . Il ne peut pas deviner -sa patiente ne lui fait aucune confidence -que ces divers maux participent de sa peine personnelle : elle se sent mal à la cour ! Mais Seeburger , comme ses confrères de l'époque , ignore les explications psychosomatiques !

     

    En juin de la même année , toujours accompagnés de Seeburger , François et Sissi font un voyage en Bohême  au cours duquel l'impératrice fait vraiment l'apprentissage de son métier . En plus de ces usages anachroniques de la cour auxquels il lui faut se plier , elle subit la dictature de sa belle-mère : tantôt celle-ci lui supprime ses ...perroquets -Sissi a un couple de ces oiseaux qu'elle affectionne - parce que non conformes à l'étiquette impériale , tantôt elle impose ses vues dans les soins à donner au premier enfant d'Elisabeth ,, né le 8 mars 1855 , qu'elle sépare pratiquement de sa mère . 

     

    En 1856, puis en 1858, Sissi donne le jour à sa seconde fille Gisèle , puis à son fils Rodolphe , l'accouchement de celui-ci ayant particulièrement difficile . Elle tombe malade : à son chevet accourt le docteur Fischer , médecin de sa famille , qui constate l'existence de fièvres fréquentes , d'un état de faiblesse général et d'un manque d'appétit . C'est à partir de l'année 1860 qu'elle acccuse un état pathologique quasi permanent où apparaît l'obnubilation de sa minceur . 

     


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