• "Ma mère m'a donné la vie une seconde fois"

    Lionel avait besoin d’une greffe de rein. Sa mère, Line, n’a pas hésité une seule seconde. Et c’est une réussite. Les opérations se sont bien déroulées et ils sont tous les deux ressortis moins d’une semaine plus tard.
     

    Tout va bien et finalement c’est l’essentiel. Et c’est avec un immense sourire que la mère et le fils racontent simplement leur histoire. L’histoire d’un don de soi qui a permis de sauver la vie de l’autre. Mais ce n’est pas de cette manière que Line et Lionel l’abordent. Eux, ils y voient une chance extraordinaire qui leur a été offerte. Car le 26 septembre dernier, Lionel a reçu le rein de sa mère. Un don d’organe a été vécu comme une évidence.

     

    "C’était mon vœu le plus cher." Line, la maman

     

    "Nous savions qu’un jour, il faudrait en passer par là", explique Line. "À la naissance, Lionel a eu des problèmes au niveau de ses reins." Ces derniers ont été détériorés et comme ces organes-ci ne se régénèrent pas, la famille alésienne s’attendait à ce qu’un jour, Lionel présente un problème rénal massif. Mais par chance, là aussi, ses reins ont bien tenu pendant 38 ans, sans réel souci. "Et j’ai toujours vécu normalement", précise Lionel.

     

    Elle n’en retire aucune gloire

    Et quand l’état de santé du fils aîné s’est détérioré, les parents étaient déjà préparés à l’éventualité d’une greffe. "Même son frère et sa sœur souhaitaient leur donné un rein, mais moi, depuis qu’il était tout jeune, c’était mon vœu le plus cher, alors bien entendu, je n’ai pas hésité une seconde. J’ai eu la chance de pouvoir le faire", assure la maman pleine d’amour. Mais attention, elle n’en retire aucune gloire, ni fierté. Pour elle, elle n’a fait que son devoir. Et espère que leur expérience servira à promouvoir et sensibiliser sur le don d’organes.

     

    "Le donneur trouve cela normal. Le receveur, lui, se sent redevable." Lionel, le fils

    Lionel, quant à lui, le vit un peu différemment. Père de deux petits bouts de chou, Juliette et Camille, il donnerait tout pour ses enfants. Mais le fait d’être de l’autre côté entraîne un autre sentiment. "Je suis le receveur, alors forcément je suis redevable. Bien entendu, pour ma mère, ça ne se pose pas comme ça. Le donneur n’est pas dans la même optique, il trouve cela normal. Mais c’est tellement rassurant." Dès que le moment s’est présenté, ils ont donc entamé les démarches très rapidement. Et grâce à cela, Lionel a ainsi évité la dialyse.

    D’abord s’inscrire sur la liste des demandeurs, "c’est une étape obligatoire", puis le parcours classique pour pouvoir recevoir une greffe d’un donneur vivant. "C’est très encadré. Il faut être de la famille proche, puis aller devant un juge pour assurer que ce don est de plein gré, désintéressé et que l’on connaît les risques."

     

    Beaucoup moins fatigué qu’avant la greffe

    Ensuite, place à la chirurgie. "On a été accueilli de manière formidable dans le service du professeur Georges Mourad à l’hôpital Lapeyronie de Montpellier. Le personnel dans son ensemble a été aux petits soins." Les opérations se sont bien déroulées et ils sont tous les deux ressortis moins d’une semaine plus tard. Même les cicatrices sont peu apparentes. "J’ai eu la chance d’être opérée par cœlioscopie, explique Line. Alors c’est sûr, on ne voit presque rien." Le suivi est toujours assuré pour contrôler s’il n’y a pas de rejet, mais les visites sont de plus en plus espacées. En bref, la vie a repris son cours. Pas de régime et retour au sport pour l’un et l’autre. Les élèves de Lionel l’attendent maintenant avec impatience à l’école de Mende où il exerce. Et lui est beaucoup moins fatigué qu’avant la greffe.

     

    "Ça fait deux fois qu’elle me donne la vie"

    Il faut dire que dans cette famille, le dynamisme et la bonne humeur règnent en maître. Alors forcément, ça aide. La mère comme le fils expliquent que cette aventure n’a pas forcément resserré les liens entre eux. "Même si ça fait deux fois qu’elle me donne la vie. Elle me l’a donnée à la naissance, et redonnée en septembre." Mais quand on les voit ensemble, on comprend que ce n’était pas la peine, ils étaient déjà très soudés.

     

    Comment donner ses organes

     

    Le don du vivant est essentiellement pratiqué pour le rein. Plus rarement, on peut aussi prélever et greffer une partie du foie d’un donneur vivant. En France, ce type de don reste modeste. Sinon, pour être donneur après son décès, il suffit de donner sa position à ses proches (tout ou une partie des organes). Il est possible de porter une carte de donneur, mais les médecins interrogent toujours la famille qui validera ou non.  (source Midi libre Alés du 13 08 2013 :12h02)

     

     

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