• La machine à marcher du Pr Rabischong (5/6)

    Une antenne dans le ventre , des électrodes sur les nerfs.

    Emmanuel ressent une certaine appréhention : <<j'ai,tendance à me pencher en avant ppur retenir Marie-Pierre quand je sens qu'elle va perdre l'équilibre , explique-t-il , c'est la meilleure  manière de l'entrainer dans ma chute , puisque chacun de mes mouvements est reproduit instantanément . J'ai dû m'exercer pour réfréner ce mauvais réflexe . >>  

       

    Demi-pas par demi-pas , Marie-Pierre avance tout droit . Sa jambe gauche se déplie et amorce un virage à droite . Son autre jambe suit. L'assistance se réjouit , pendant que Marie-Pierre s'arrête , les traits légèrement tirés .

     

    Le poids de son corps reposant sur ses mains, elle a mal aux paumes et aux muscles à force de serrer ses cannes pour se maintenir en position stable. Marcher avec la machine nécessite aussi une très grande concentration nerveuse: elle doit sans cesse regarder le sol car , ne sentant plus ses jambes , elle n'a pas d'autre moyen de savoir oùnet surtout quand elle pose ses pieds.

       

    Après neuf mois d'hospitalisation à Propara , Marie-Pierre est rentrée chez elle , où elle donne des cours particuliers de mathématique . Désormais , elle s'exerce chaque jour à se tenir debout et à marcher avec ses deux cannes.

     

     Avec son moteur principal de 400 watts , la machine à marcher n'a pas été conçue pour une utilisation domestique . Elle ne vise pas à l'autonomie du patient , mais constitue un exellent outil de réentrainement à la marche , déjà utilisé par deux équipes médicales au Japon .

     

    Malheureusement , les tétraplégiques , dont les membres supérieurs sont atteints , ne peuvent l'utiliser , car la paralysie  rend difficile , voire impossible , la préhension des cannes . La machine à marcher représente , malgré toiut , un immense progrès : avant la seconde guerre mondiale , les paraplégiques , condamnés à l'immobilité , mourraient bien souvent d'escares et de plaies infectieuses .

       

    Aujourd'hui , quatre ans après le premier déplacement de Marie-Pierre , la machine à marcher du  Pr Rabischong apparait comme une étape importante d'un projet encore plus ambitieux : <<l'aide à la locomotion par électro-stimulateur programmée >>. Pour tenter de coordonner les recherches au niveau international , le Pr Rabischong a créé le groupe LAO (locomotion assistée par ordinateur ) , qui s'inspire des travaux les plus récents en informatique .

     

    Car si , dès le XVIIIe siècle , des savants découvraient que les muscles paralysés pouvaient être stimulés par des impulsions électriques , il a fallu attendre la révolution informatique pour que l'utilisation simultanée de plusieurs muscles par électro-stimulation soit expérimentée en médecine .

     


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