• Sa sœur lui donne son rein pour la sauver

                           

    Victime d’insuffisance rénale, Sylvie Bouvry a été sauvée par sa sœur, Véronique Ledrans, qui n’a pas hésité à lui donner un de ses reins.

    Sa sœur lui donne son rein pour la sauver

    L’histoire remonte à une quinzaine d’années lorsque les médecins diagnostiquent une polykystose hémato rénale à Sylvie. Une maladie génétique qui se traduit par l’apparition de kystes sur les reins et qui conduit à l’insuffisance rénale. « J’ai été suivie pendant 13 ans et à mes 50 ans, les médecins m’ont annoncé qu’il fallait envisager la greffe. J’ai été affectée car je n’avais jamais imaginé en arriver là. » Ainsi, en septembre 2011, Sylvie se réfugie dans le silence, fait mine que tout va bien alors que la dépression est là.

     " Seul mon mari et ma sœur étaient au courant. Mes deux fils, Anthony (27 ans) et Jean-Baptiste (24 ans) ne l’ont appris qu’en avril 2012. Lorsqu’ils rentraient le week-end, je ne laissais rien paraître, mais dès qu’ils repartaient, je craquais. "

     De son côté, Véronique, mère de deux filles, a préféré en parler. « Mes filles avaient peur pour moi. Nous avons beaucoup parlé et maintenant, elles comprennent tout à fait mon geste. » 

    Le parcours du combattant

     Durant deux ans, la vie de Sylvie est ponctuée d’allers retours au CHR de Caen pour des examens médicaux et parcourue de sentiments partagés. « Savoir que ma sœur se proposait pour me donner un rein, je le prenais à la fois bien, mais aussi mal. Je culpabilisais car elle était en bonne santé. J’aurais pu attendre le rien de quelqu’un qui décède. Elle habite à Albi et elle a dû multiplier les allers retours juste pour une prise de sang ou autres examens pour savoir si nous étions compatibles. » Mais pour Véronique, commerçante, il n’y avait pas de place pour le doute. « C’est ma sœur. Je lui ai toujours dit que je serai là. Peut-être que pour mon voisin, je ne l’aurais pas fait. Mais là, la question ne se posait même pas. »

     Et la compatibilité des sœurs existe. L’opération est donc décidée. « Elle devait voir lieu en mai 2013, mais dans ma tête, je n’étais pas prête. J’avais peur pour ma sœur, pour moi. D’autant qu’avant la greffe, on m’annonce qu’il va falloir procéder à une ablation de mon rein. » Car en temps normal, cet organe pèse entre 100 et 150 grammes. Celui de Sylvie pèse près de 3 kg. Cette première opération est programmée le 19 septembre puis la greffe le 17 octobre. Mais avant de rentrer toutes les deux à l’hôpital, Véronique, en plus des examens médicaux a dû passer devant une commission médicale. « Il voulait vérifier que je ne faisais pas ça sous la contrainte et que j’étais consciente des risques. J’ai également dû faire valider mon choix par le tribunal d’Albi. » 

    Le jour J

     « Nous étions dans la même chambre. Tout se passe très bien et l’équipe médicale est super avec nous », lance Sylvie. « C’est aussi le moment où viennent les questions. Mais les médecins ont toujours été là pour nous répondre, nous réconforter. Et vient le moment où je pars », se remémore Véronique. Il est 7 h 15. Sylvie craque. Puis vient son tour à 10 heures. Après trois ou quatre heures d’opération et une phase de repos, Sylvie retrouve sa chambre et sa sœur vers 19 heures. « C’est le soulagement. Tout s’est bien passé », se souvient avec émotion Sylvie. 

    Une preuve d’amour

     Et avec du recul, Sylvie admet qu’elle aurait dû accepter l’opération plus tôt.

     
    "Je revis depuis. Avant j’étais toujours fatiguée, je manquais d’énergie et j’avais des crampes nocturnes atroces. Le geste de ma sœur, c’est… énorme. C’est une preuve d’amour. Dire merci n’est pas assez fort. Cette épreuve nous a rapprochées encore plus" .

     Et après un arrêt de travail de trois mois, Sylvie va pouvoir retrouver son emploi de secrétaire comptable dans un garage en février. De son côté, Véronique a retrouvé son magasin dans le sud ouest. Et surtout, les deux sœurs peuvent reprendre le cours de leur vie comme si de rien n’était… ou presque. (source : le reveil normand de Gacé du 22 01 2014)

     


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