• Greffes de reins : record pulvérisé à Marseille

    Le CHU Conception a totalisé 121 transplantations en 2013, grâce au don vivant

     

    Le CHU de Marseille a pulvérisé son record du nombre de greffes rénales réalisées en une année, établi à 110 en 2011. L'an dernier, le pôle uro-néphrologie de la Conception (AP-HM), dirigé par le Pr Yvon Berland, a transplanté 121 malades, et 2014 est partie sur les chapeaux de roue avec certaines journées où ont été réalisées trois voire quatre greffes.

    Évidemment, ces exploits médicaux sont un peu liés au hasard. La majorité des greffons proviennent de personnes en état de mort cérébrale à la suite d'un accident de la route, de chantier ou d'un AVC, dont les familles ont accepté le prélèvement d'organes. Or le taux de refus - en raison de l'émotion ou par motivation religieuse - reste stable à 30 % depuis vingt ans. Dans ce cas, comment s'explique l'augmentation ?

    Il n'est plus exceptionnel d'être greffé à 72 voire 80 ans

    "C'est principalement dû au développement de la greffe à partir de donneur vivant, indique le Pr Berland. Nous prélevons un rein sur un proche du malade (père ou mère, frère ou soeur, oncle, conjoint...) car on peut vivre tout à fait normalement avec un seul rein. Une douzaine de patients ont ainsi été greffés en 2013. Nous conduisons une politique très incitative envers les familles de personnes en attente d'un rein car c'est là que reposent les plus grands espoirs. Malgré les immuno-suppresseurs à prendre à vie, on vit beaucoup mieux greffé que dialysé." Dans les pays scandinaves, le don vivant représente la moitié des greffes de rein.

    Autre progrès considérable rendu possible par une meilleure maîtrise médicale : le prélèvement de reins sur des personnes âgées parfois de 80 ans qui décèdent brutalement mais dont les organes sont en parfait état. Ces reins sont transplantés sur des individus apparentés en âge. Ainsi n'est-il plus exceptionnel d'être greffé à 72 voire 80 ans et d'échapper ainsi à l'enfer de la dialyse. Vivre vieux mais mieux, c'est aussi cela !

    La rançon du succès, c'est un planning surbooké aussi bien pour les chirurgiens urologues du service du Pr Lechevallier que pour les néphrologues. Yvon Berland n'y va pas par quatre chemins : "Il faut que le CHU renforce les moyens humains et matériels, avec notamment un chirurgien supplémentaire qui ne soit que sur les transplantations et des blocs opératoires dédiés et disponibles. On réussit, on progresse mais on peut faire beaucoup mieux si on nous en donne les moyens".

    Les malades ont tout à y gagner, et les finances publiques aussi : dialyser un patient coûte 90 000 € par an, le suivi d'un greffé seulement 20 000 € dès la deuxième année.  ( source : Laprovence.com , article de Philippe Schmit, photo de Patrick Nozetto )


  • Commentaires

    1
    Mardi 17 Mars 2015 à 11:38

    et bravo à toute cette équipe

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