• Ma victoire sur la leucémie (1/3)

    L'émouvant combat d'une jeune fille de dix-neuf ans .

     

        Histoire vraie relatée  par Linda Honicker et Dolph Honicker

     

    Le diagnostic m'a été révélé par un jeune interne de l'hôpital universitaire Vanderbilt de Nashville , dans le Tenessee .

    - Linda me dit-il , votre maladie consiste en un excès de globules blancs . 

    - A-t-elle un nom, cette maladie ? demandai-je

    - Oui, la leucémie .

     

    Le soir de son entrée à l'hôpital , le 1er février 1973, la numération globulaire de notre fille indiquait 98 000 globules blancs alors que la normale est entre 5 000 et 10 000 .

    Notre médecin de famille , le Dr Ralph Massie , nous expliqua ce qu'il en était , à ma femme Jeanine et à moi ;

    - Linda est atteinte de leucémie myéloïde aiguë . C'est extrémement grave . Combien de temps pourrons nous la prolonger ? quelques mois , un peu plus peut-être , il est possible qu'avec  la chimiothérapie nous obtenions une rémission passagère , mais Linda va être très, très malade , et vous acceuillerez sa fin comme une délivrance .

     

    Le mal s'était déclaré de façon brutale . Pendant tout l'autmone , chaque fois qu'elle était venue de l'univerdité en congé à la maison , elle avait paru à bout de forces . En d"cembre , ses mains s'étaient misent à trembler . Elle avait consulté un neurologue , mais le traitement prescrit n'avait pas empéché le tremblement de s'aggraver . A la fin de janvier , elle nous avait prévenus par téléphone qu'elle était malade depuis huit jours . La grippe , sans doute . Elle ne se sentait pas bien du tout .

     

    C'est alors que les médecins découvrirent l'anomalie de sa formule sanguine .

     

    Le Dr John Flexner , professeur à l'hôpital Vanderbilt , qui avait pris mon cas en main , nous convoqua dans son cabinet ,mes parents et moi . Comme j'était trop faible pour tenir sur mes jambes , on m'y conduisit en fauteil roulant . Nous nous serrions la main très fort , maman et moi, en l'écoutant . L'avenir s'annoçait mal .

     - N'y a -t-il pas le moindre espoir docteur ?

     - Les chercheurs du monde entier travaillent sur la leucémie aiguë , madame , mais aucun traitement efficace n'a encore été mis au point . Franchement , à l'heure actuelle , j'estime qu'il faudrait un miracle .

     

    Mes parents ont beau être fort énergiques (maman dirige à Nashville un centre d'acceuil pour les nouveaux venus , et papa est chef des informations d'un quotidien du matin ) , ils se sont mis à pleurer ; moi aussi , mais pour eux . Je ne voulais pas qu'ils soient malheureux à cause de moi . Aussi , je leur ai dit , et je les ai chargés de dire à tous ceux qui viendraient me voir : J'étais sûre que je n'allait pas mourrir . 

     

    Malgré le traitement chimiothérapique auquel on la soumit , Linda perdit près de 15 kilos en quelques semaines ; elle avait de la fièvre ; elle souffrait de maux de tête , de nausées constantes , et ses gensives saignaient . Jeannine et mi ne dormions plus ; et c'est pendant l'une de ces pénibles insomnies que , du fond de mon désespoir , une idée me vint . Les greffes du coeur ou du rein sont courantes actuellement , me dis-je , pourquoi ne ferait-on pas des greffes de moelle osseuse ? Et dans le tourbillon de mes pensées je voyais déjà les médecins chassant par injections d'alcool la moelle de Linda pour la remplacer par la mienne .

    Par une coïncidence que je ne me suis pas expliquée , c'est exactement cette intervention que le Dr Flexner proposa le lendemain à ma femme . On en avait déjà , lui explique-t-il , pratiqué un certain nombre au centre de la leucémie des adultes de l'université de Wachington , à Seattle , centre fondé en 1969 par le Dr Donnald Thomas . L'infection , le phénomène de rejet ou une rechute avaient eu raison de la plupart des malades , mais quelques uns avaient survécu; il était trop tôt pour savoir ce qu'ils deviendraient à long terme , et le risque était encore grand que la leucémie finisse par gagner .

    - Néanmoins , ajouta-il , si Linda était ma fille , je l'enverrais à Seatle .

     

    Sur le moment , l'idée d'une greffe ne me dit rien qui vaille parce que , certains jours, je me sentais mieux . On m'autorisa même à rentrer deux semaines à la maison entre deux traitements . Mais , en fin de compte , je me laissai convaincre par le Dr flexner , etle 4 mai 1973 le centre de Seatle nous prévint , au téléphone ,,que tout était prêt .

    Papa loua un appartement près de l'hôpital . Maman et Jan , ma soeur de dix-huit ans , prirent l'avion avec moi. Le Dr Eliane Gluckman m'examina la première , m'expliqua le traîtement extrêmement éprouvant que je devait subir et me prévint que si je survivais, je serais stérile . Je trouvais que c'était payer peu cher pour avoir la vie sauve . Mais quand j'appris que les doses massives de médicaments et de radiations qu'on m'infligerait feraient tomber tous mes cheveux , mes beaux cheveux longs jusqu'aux épaules , je sanglotais .

     


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