• Cancer du testicule : ça se soigne

     

    Rare mais en augmentation , cette affection reste mal connue .

    Pourtant , dépistée tôt , elle se soigne très bien .

    A condition d'être informé . 

    Ils ont entre 15 et 35 ans et sont en France plus de 2 000 chaque année à faire face au diagnostic de cancer du testicule . Cette tumeur ne représente que de 1 à 2 % ds cancers de l'homme , mais c'est aussi la plus fréquente chez le sujet jeune .

    Taboue , la maladie est méconnue . Du coup , certains patients consultent trop tard . Pourtant , diagnostiqué tôt , on a toutes les chances de guérir : depuis les années 80 , où seul un patient sur cinq survivait , la recherche a réalisé des avancées majeures et le taux de guérison est désormais proche de 96 % .

    << Mais nous pourrions avoir de meilleurs résultats encore grâce à des campagnes de sensibilisation auprès du grand public . Le vrai progrès de demain sera de gagner les patients qui nous échappent encore aujourd'hui . En 2013 , on n'a plus le droit de mourrir de ce cancer >> déclare le Dr Philippe Beuzeboc , oncologue à l'institut Curie , à Paris

    Des symptômes souvent passés sous silence

    << En général , le patient constate lui-même une augmentation du volume du testicule qui devient dur , une gêne souvent indolore au niveau de la bourse , parfois associée à une sensation de pesanteur ou de tension >> , explique le Dr Bozeboc . Il est alors essentiel de consulter .

    Hélas ! souvent par pudeur , les hommes , surtout s'ils sont très jeunes , n'osent pas en parler . Autrefois , la visite médicale , lors de l'incorporation militaire , permettait de donner l'alarme . Depuis , rien n'a été prévu pour prendre le relais . << Or , à 18 ans , on va rarement au devant d'une consultation , alerte le Dr beuzeboc . Le cancer du testicule n'est pas lié à une vie sexsuelle débridée ou des pratiques à risque . Il n'y a donc rien de honteux à ça , pas plus que d'avoir l'appendicite ! Il faut absolument déculpabiliser >> , insiste le spécialiste .

    Si lors de l'examen clinique , l'urologue découvre une masse dure et irrégulière , il fait pratiquer une échographie et des examens de sang . Ceux-ci fournissent des indications grâce à des paramètres biologiques que l'on appelle des marqueurs tumoraux . S'ils sont élevés , c'est signe de malignité . << Les marqueurs sont très fiables . Ils nous sont indispensables pour nous donner une idée du pronostic - d'emblée, on connaît le seuil de gravité - , mais aussi de l'évolution sous traitement et de la guérison >> explique le Dr beuzeboc .

    Une prise en charge initiale est indispensable

    Dans 95 % des cas , le cancer se développe à partir des cellules germinales du testicule , autrement dit celles qui fabriquent les spermatozoïdes . Les séminomes et les tumeurs non séminomateuses sont issus de cette lignée - on les distingue en raison de particularités évolutives qui influent sur le traitement . Les 5 % restants , comme les tumeurs à cellules de Leydig , proviennent des cellules non germinales qui sécrètent les hormones sexsuelles , notamment la testostérone . Elles sont le plus souvent bénines et guérissent par la chirurgie .Le pronostic et le traitement dépendent du type de cellules atteintes et du stade de la maladie , néanmoins la qualité de la prise en charge initiale joue un rôle primordial .

    En effet , comme l'explique le Dr Beuzeboc , << s'il y a un loupé la première fois , la deuxième fois , il y aura 50 % de mortalité , la troisième , il ne restera quasiment plus de chances . Alors qu'on peut guérir , même en cas de métastases au foie , aux poumons ou au cerveau , à condition d'être tout de suite encadré par une équipe qui appliquera sans mollir le traitement adapté à chaque cas >>. C'est pourquoi le spécialiste recommande de se faire soigner dans des centres anti-cancéreux qui disposent d'équipes spécialisées et multidisciplinaires . <<il en existe dans toutes les grandes villes . Dans les petites structures périfériques , au contraire , il n'y a pas toujours de chirurgien , d'oncologue et de radiothérapeute et , comme cette tumeur est rare , les médecins ont moins l'expérience de cette pathologie et ils risquent de moins bien maîtriser les indications thérapeutiques . Or on n'a pas le droit à l

    Des douleurs lombaires persistantes peuvent être un signal d'alerte  

    Une guérison dans presque 100 % des cas  

    l' orchidectomie , c'est-à-dire l'ablation du testicule malade , est systématique . Celle-ci est réalisée par voie inguinale . Il s'agit d'une incision de quelques centimètres au-dessus du pli de l'aine . La mise en place d'une prothèse rend la chirurgie quasi invisible . Plusieurs options thérapeutiques sont ensuite envisagées , elles varient en fonction de la nature de la tumeur , de la persistance ou non de l'élévation des marqueurs tumoraux , ou encore de la présence ou pas de métastases .

    Bien souvent une chimiothérapie est nécessaire et, en cas de séminome , la radiothérapie demeure un traitement de référence . Le taux de guérison des séminomes est excellent . Pour les formes métastatiques à bon pronostic , une chimiothérapie de moins de trois mois permet de guérir dans la majorité des cas . Il n'existe pas de mauvais pronostic pour ce type de cancer . Quant aux patients atteints de tumeurs germinales non séminomaeuses , ils guérissent dans 100 % des cas si la maladie est localisée et dans plus de 95 % des cas si elle est métastatique .

    Les formes qui mettent en jeu le pronostic vital sont exceptionnelles : il s'agit des cancers métastatiques avec des localisations cérébrales , hépathiques et osseuses . << Ces situations se rencontrent à peine une fois par an dans un centre comme le nôtre , mais c'est toujours de trop . Si ces patients avaient consulté trois ou cinq mois plus tôt , leur curabilité serait passée de 50 à 95 % >> , martéle l'oncologue .

    Une surveillance étroite la première année

    Examens cliniques , biologiques et radiologiques : la première année , la surveillance est très étroite car c'est pendant cette période que le risque de récidive est le plus élevé . Après trois ans , les contrôles s'espacent . Passé ce délai , il n'y a jamais de rechute pour les formes à bon diagnostic . << Mais une peur irrationnelle entoure la maladie , se désole le Dr Beuzeboc . jamais ces patients ne pourront emprunter aux taux habituels . Les banques ne leur font pas confiance . C'est injuste parce qu'ils sont jeunes avec des projets . La société est très en retard sur les données médico-scientifiques , alors que nous les médecins , les autorisons à devenir papa au bout d'un an ! >> .

    Pas d'incidence sur la sexualité

    A l'annonce du diagnostic , les hommes craignent des séquelles sur leur sexualité et leur fertilité . En réalité ,,ni l'ablation d'un testicule , ni les traitements n'ont d'impact sur la fonction erectile et le désir sexsuel . Si des troubles apparaissent , ils sont plutôt liés à des facteurs psychologiques . Quant à la crainte de la stérilité , rappelons qu'un seul testicule sain suffit pour procréer .  Or il est bien rare que les deux soient atteints en même temps . << Parfois , la chimiothérapie et la radiothérapie appauvrissent la qualité du sperme , mais les patients retrouvent leur niveau de fertilité unn an après la fin des traitements  >> , indique le spécialiste .

    Néanmoins , à titre préventif , le sperme est prélevé et congelé de manière obligatoire avant l'orchidectomie . Par ailleurs , << Le cancer du testicule n'a pas de caractère héréditaire . Il n'y a aucun danger de tranmission  et pas plus de risque que la population générale d'avoir un enfant malade ou handicapé par la suite >> , conclut le Dr Beuzeboc . (source : Fémina ,novembre 2013) 

    Parents , soyez vigilants

    En France , entre 1980 et 2005 , le nombre de cas a augmenté de 2,5 % par an . Parmi les facteurs suspectés , les pesticides et les perturbateurs endocriniens que l'on retrouve dans l'alimentation .

    L'exposition à différents polluants , notamment les phtalates , les détergents et les plastiques , est également en cause . Néanmoins , pour l'instant , le seul facteur de risque avéré , qui multiplie par 35 la possibilité d'un cancer du testicule à l'âge adulte , est l'existence d'une cryptorchidie , c'est-à-dire lorsque le ou les testicules ne sont pas présents dans les bourses à la naissance . En effet, au cours de la vie embryonnaire , ceux-ci se développent dans l'abdomen et migrent vers les bourses . Mais il arrive que l'un ou les deux testicules ne descendent pas ou s'arrtent sur leur trajet .

    Il existe un phénomène d'abaissement spontané lors de la première année . A défaut , une intervention est réalisée , de préférence avant 14 mois . La vacuité d'une bourse est constatée lors d'examens réalisés à la naissance . Toutefois , il est recommandé aux parents d'y préter également attention au moment du bain ou du change , afin d'alerter le médecin en cas de non-abaissement spontané.'erreur ! >>.

     

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 9 Mars 2015 à 18:47

    en fait dans le corps tout est à surveiller sans pudeur

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