• Tabac et sport ...Une association risquée pour le coeur (2/3)

     

    Les sportifs et le tabac

     

    Prévalence du tabagisme chez les sportifs

    Dans une enquête française réalisée en 2000 , les fumeurs réguliers représentent 24,3 % de la population sportive contre plus de 30 % pour les non sportifs . Ces proportions varient de 5 à 25 % suivant l"âge (les plus de 40 ans fument moins que les plus jeunes ) et les sports pratiqués .

    De manière générale , plus le niveau de compétition est élevé , plus le tabac se fait rare . Les sports qui nécessitent d'importantes dépenses énergétiques , comme les diciplines d'endurance , sont moins soumis au tabagisme .

    En revanche , dans les disciplines faisant appel à la force , à la vitesse et à la souplesse , les inconvénients dus à la consommation de tabac sont moins criants .

    On rencontre donc davantage de fumeurs parmi les adeptes de ces sports (hockey sur glace, football, handball, basket, volley, tennis,tennis de table, arts martiaux, lancers, gymnastique, sport de précision , équitation ). Et une enquête suédoise en recense 37 % chez les footballeurs contre 4 % chez les rameurs .

     

    Une enquête réalisée en 1998 au sein du football professionnel, en france , retrouve 21 %de fumeurs parmi les joueurs de première division , contre 31 % en division 2 ; alors que 3 à 4 % seulement des footballeurs anglais sont concernés par le tabagisme .

    Pourtant le tabac tue la performance et 43 % des sportifs diminuent ou arrêtent la cigarette quand ils sont en période de précompétition .

    La différence entre sportifs et non sportifs fumeurs est encore plus nette chez les très jeunes . Une autre enquête réalisée chez les jeunes sportifs (12 -20 ans ) de haut niveau de larégion PACA , s'intéressant aux comportements à risque , démontre que l'usage du tabac , ainsi que d'autres produits , est plus rare que dans une population sédentaire du même âge . Cette enquête avait été suggérée par des travaux montrant qu'à l'adolescence , la pratique sportive intensive était source  d'un usage important de tabac et de canabis .

     

    Comportement à risque

    Le tabagisme actif représente le premier facteur de risque cardivasculaire parmi les sportifs amateurs de moins de 40 ans (plus de 25 % dans certaines enquêtes ) . Ce risque est très souvent ignoré de cette population qui pense même parfois que la pratique sportive viendra corriger les effets néfastes de la consommation de tabac ! Lors d'une enquête menée à l'INSEP en 1984 , 25 % des athlètes fumeurs reconnaissaient << en griller une >> juste avant la compétition et avaient même pris cette habitude comme pratique rituelle lors de l'échauffement ! Dans le sport amateur , 70 % des fumeurs avouent allumer une cigarette dans l'heure qui précède ou les deux heures qui suivent l'activité sportive . Or , on sait que la consommation de tabac immédiate en période post-effort est propice au spasme coronaire .

    Dans toutes les études concernant l'infarctus du myocarde , au cours ou au décours du sport (5 000 à 6 000 / an en France ) , le tabagisme est présent dans plus de 55 % des cas alors que la dyslipidémie n'est pas significativement différente de la prévalence retrouvée lors d'un infarctus << classique >>. Souvent , le sportif est un coronarien qui d'ignore , porteur dans 90% des cas , de lésions , sans sténose angiographique significative , alors que l'échographie endocoronarienne révèle des plaques irrégulières athéromateuses .

    L'accident coronarien est lié le plus souvent à une rupture de plaques compliquée de thrombose , du fait des circonstances favorisées par l'effort , alors que la thrombose suite au spasme coronarien à l'arrêt de l'effort est plus rare .

    Enfin , 30 % des accidents ont été précédés , dans les jours ou semaines qui précèdent , d'une symptomatologie évocatrice d'une pathologie coronarienne . Il est donc nécessaire de rappeler aux sportifs en général , et aux fumeurs en particulier , les régles de prudence . Gardons à l'esprit que 10 % des sportifs coronariographiés , suite à un premier accident coronarien , ont des lésions tritronculaires , la statégie de détection doit rester un souci constant chez les sportifs fumeurs et l'épreuve d'effort dans ce contexte est fortement recommandée .

     

     

     


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