• Un bidonville pour royaume (3/3)

    Aide-toi .

    Une part de la statégie qu'emploie soeur Emmanuelle pour stimuler l'amour-propre des zabbaline consiste à accroître leur sens des responsabilités . Ainsi , le jour où une jeune femme vint lui demander de prier pour son bébé atteint de déshydratation , elle lui répondit :<< Je prierai pour ton enfant , mais il faut aussi que tu l'emmènes chez le dorteur .>> Comme le dit son ami Michael Tobin , un diplomate britanique alors en poste au Caire , << son vrai message était ; <<aide-toi , le ciel t'aidera >>. Avec le temps ses protégés l'ont de mieux en mieux compris .

     

    La religieuse ne pouvait pas grand-chose pour améliorer l'état sordide desz lieux , car elle ne disposait d'aucun crédit ; mais elle était résolue à <<tirer les enfants de ce milieu infect au moins une semaine par an >>. En 1973, elle sollicita et obtint du représentant au Caire du programe de développement des Nations Unis une subvention de 800 livres égyptiennes . Dès cette somme reçue , elle acheta un minibus et emmena pendant dix jours , 30 de ses meilleurs élèves dans un camp de vacances au bord de la mer , à Alexandrie .

     

    <<Quand ils virent la mer pour la première fois , ce fut un délire >>, raconte-elle . Grâce aux contributions d'amis étrangers et au dévouement de Georges Zaki , un ancien chauffeur de taxi qui abandonna son métier pour devenir le coducteur à plein temps des zabbaline , ceux-ci "enfants et adultes " bénéficient maintenant d'excursions plusieurs fois par an .

     

    Le succès de ces séjours au bord de la mer incita soeur Emmanuelle à envisager la création d'un centre de vacances communautaire hors du bidonville , afin que les éboueurs-chiffonniers <<puissent échapper à l'influence dégradante du milieu >>. En 1975, elle fit appel à Mgr Athanasios ,évéque copte orthodoxe de Béni Souef n ville située au sud du Caire . Le prélat accepta la présidence de ce cente et lui offrit la collaboration de cinq religieuses de sa communauté . Un groupe de militants en thousiastes "catholiques, coptes et musulmans" s'attachèrent à la réalisation de ce projet qualifié pae Mgr Athanasios de <<vraiment oecuménique >>.

     

    Les secours vinrent également de l'étranger . Depuis plusieurs années , soeur Emmanuelle adressait à 2 000 amis un bulletin intitulé <<Lettre du Caire >>., vivant comptes rendus de son existence parmi las zabbaline . Comme les demandes de renseignements relatifs au centre se multipliaient , elle décida de répondre personnellement à chacun de ses correspondants .

     

    En 1976 , elle entreprit ses premières campagnes d'appels de fonds , des tournées de conférences en Europe , voire aux Etats-Unis et au Canada . Les dons affluèrent , et elle ne tarda pas à disposer du million de dollars nécessaire pour entreprendre les travaux .

     

    Elle entama aussitôt des négociations avec les autorités locales pour l'achat d'un terrain de 1 hectare situé à 500 mètres du bidonville , et le 29 mars 1980 Mme Sadate inaugura le premier édifice terminé , un jardin d'enfants à un étage . Baptisé Centre Salam (centre de la paix ) Le projet est maintenant achevé . Ses six immeubles de ciment sont utiles au bidonville comme aux villages voisins . Le dispensaire traite environ 300 personnes par semaine . Un cabinet dentaire fonctionne depuis 1982, ,et une maternité s'ouvrira dans un proche avenir . Un autre immeuble abrite des classes d'alphabétisation , de couture et de travaux d'aiguilles , fréquentées quotidiennement par une centaine de jeunes filles . D'autre part ,,un centre de formation donne à une cinquantaine de garçons la possibilité d'apprendre à devenir plombiers, soudeurs , plâtriers et charpentiers . Un foyer pour mères célibataires vient aussi d'ouvrir ses portes .

     

    En décembre 1981, soeur Emmanuelle fut atteinte d'une brocho-pneumonie . Ses amis craignirent qu'elle soit obligée de ralentir ses activités . Aujourd'hui , pleinement rétablie , elle travaille , à nouveau jusqu'à seize heures par jour . Elle a confié la direction du Centre Salam à soeur Sara , de l'église copte orthodoxe , et, bien qu'elle y retourne souvent pour voir ses amis , elle vit et oeuvre maintenant dans un autre bidonville de chiffoniers , situé au dela falaise du Mokattam . Son unique désir est de rester en contact étroit avec ceux qu'elle appelle ses frères et soeurs . << Car ,,dit-elle , c'est en les aimant que je vis.>> (source : Reader's Digest de  1983 ,Texte de Deborah Cowley . Photo Rachad El koussi)


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