• Mémo Roche du transplanté Infection par le cytomégalovirus (CMV)

    La majorité de la population est porteuse du cytomégalovirus(CMV). Après une première infection (primo-infection) par le CMV, ce virus persiste dans le corps sous une forme latente.

     

     

    En l’absence de traitement immunosuppresseur (anti-rejet) ,l’infection passe généralement inaperçue. Dans certaines circonstances,notamment en cas de prise de médicaments immunosuppresseurs, une réaction du virus peut survenir de façon symptomatique ou non (avec ou sans signe clinique).

    Pour les patients en attente de greffe, le diagnostic d’une infection ancienne est fait lors du bilan sanguin réalisé systématiquement lorsde l’inscription sur liste d’attente. Certains donneurs d’organes peuvent également être porteurs du virus. Toutefois, cela ne constitue en aucun une contre-indication au prélèvement d’organes ou à la transplantation des organes prélevés. Cependant la détermination des statuts des donneurs (D) et des receveurs (R ) vis-à-vis de ce virus permettra de dicter la conduite thérapeutique à tenir.

    QUELS SONT LES SIGNES EVOCATEURS D’UNE INFECTION A CMV APRES LA GREFFE D’ORGANE ?

    Les signes d’une infection par le CMV sont généralement plus sévère lors d’une primo infection que lors d’une réactivation du virus. La fatigue et la fièvre sont les plus fréquemment observées.

    Des atteintes de sévérité variable peuvent survenir. Il s’agit d’atteintes rénales, hépatiques,pulmonaires, et digestives (diarrhées, douleurs abdominales..etc) . Toutefois l’infection par le CMV est très souvent asymptomatique.

    D’éventuelles anomalies décelées lors des bilans sanguins systématiques orientent vers cette infection. Il s’agit d’anomalies hématologiques (baisse des globules rouges, baisse des globules blancs et baisse du taux de plaquettes), rénales (augmentation de la créatinine) et hépatiques (altération des enzymes hépatiques).

    COMMENT PREVENIR LA PRIMO-INFECTION OU LA REACTIVATION DU CYTOMEGALOVIRUS APRES UNE GREFFE D’ORGANE ?

    Plusieurs cas de figures peuvent se présenter :

     1) Le Donneur a été infecté par le passé (D+) alors que vous receveur, ne l’avez jamais été (R-)

    Dans ce cas le risque de transmission du CMV est élevé parce que vos défenses immunitaires sont volontairement abaissées par votre traitement antirejet pour éviter les rejets aigus. Pour éviter cette primo-infection un traitement préventif (prophylactique) vous sera prescrit pendant une durée de 3 à 6 mois, voire plus, si votre médecin le juge nécessaire. Il peut s’agir d’un traitement initialement par voie intraveineuse relayé ensuite par un traitement par voie orale, ou d’un traitement d’emblée par voie orale. A la fin du traitement prophylactique, le risque de primo-infection persiste mais devient plus modéré du fait de la baisse de votre traitement immunosuppresseur et de la restitution en partie de vos défenses immunitaires. Ainsi, durant cette période, votre médecin vous demandera d’effectuer des prises de sang pour rechercher le CMV, de façon systématique et/ou en cas de symptômes. Si le CMV est détecté dans votre sang, il persiste dans votre corps et le risque de réactivation persiste. Une surveillance clinique et biologique régulière permettra de détecter toute réactivation.

     2) Vous avez été infecté par le passé par le CMV (R+) et ce, quel que soit le statut du donneur

    Dans ce cas il existe un risque de réactivation du CMV qui persistait dans votre corps à l’état latent. Pour éviter une réactivation du CMV, il existe deux façons de traiter : la première déjà évoquée du traitement prophylactique et la seconde donc avec les bilans réguliers et rapprochés.Lorsque la concentration virale dans le sang atteint un seuil significatif, un traitement anti CMV est mis en place.

     3) Ni le donneur ni vous-même n’avez été en contact avec ce virus

    Le risque d’infection est faible. Aucune surveillance particulière ni aucun traitement prophylactique ne sont nécessaire. Une recherche du CMV dans votre organisme sera effectuée si vous présentez des symptômes d’une primo-infection.

    COMMENT TRAITER UNE INFECTION PAR LE CMV ?

     Le risque de primo-infection ou de réactivation à CMV lors de la prise d’un traitement prophylactique est très faible, sauf si les doses des médicaments anti-CMV administrées sont insuffisantes. Après le diagnostic d’une infection active à CMV, un traitement anti-viral est instauré par votre médecin. Ce traitement est généralement administré par voie intraveineuse et peut être débuté soit à l’hôpital, soit à domicile.

     Conclusion : en résumé, en cas de fatigue inhabituelle, d’un épisode de fièvre ou d’anomalies biologiques,notamment une baisse de globules blancs, contactez votre médecin. Il sera amené à rechercher la présence du cytomégalovirus dans votre organe et à mettre en place un traitement antiviral rapidement si la recherche s’avère positive.


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