• La longue lutte du Dr koch... (2/3)

    La preuve

    Ce n'était alors qu'une hypothèse fort controversée , car de nombreux médecins croyaient encore , comme les Grecs et les Romains , que les maladies étaient causées par des miasmes ou des émanations toxyques . Avec son microscope , Koch s'empressa d'explorer cette voie . Il observa le sang d'animaux morts du charbon (maladie mystérieuse qui faisait des ravages parmi les moutons, les cheveaux , les bovins et à l'occasion chez l'homme ), et il découvrit ces bâtonnets épais , les bacilles , que l'on considérait souvent alors comme des <<christaux >> anormaux dus à la maladie . Il se demanda , lui , s'ils n'en étaient pas plutôt la cause .

     

    Il inocula donc à une souris blanche du sang contaminé et constata le lendemain qu'elle était morte et que son sang comme sa rate fourmillaient de bacilles . Il en plaça quelques-uns dans un mileu de culture et , fasciné , les vit se multiplier à une vitesse étonnante . Il avait ainsi la preuve qu'il s'agissait bel et bien d'organismes vivants . Des expériences ultérieures lui permirent d'établir les faits suivants : à basse température ces organismes se transformaient en longs filaments contenant des spores : ces spores étaient capables de rester inactives pendant plusueurs années , dans des pâturages inutilisés par exemple , mais replacées dans le sang chaud d'un animal , elles redevenaient des bactéries vivantes .

     

    Pour pouvoir consacrer plus de temps à ses recherches , Koch céda la majeure partie de sa clientèle à l'un de ses collègues , expiquant à sa femme qu'il s'était mis à << explorer une région encore tout envelopée de mystère >>.

     

    Au bout de trois ans d'expérimentation sur le charbon , il en vint à cette conclusion qu'à un microbe donné correspond une maladie donnée . Avec sa modestie habituelle, il alla présenter ses travaux à Ferdinand Cohn, l'éminent botaniste de Breslau . Ce savant , qui ne croyait guère à priori qu'un médecin de campagne pût faire des découvertes importantes , fut stupéfait et proclama aussitôt qu'un << grand maître de la science est né >>.

     

    Microscope, colorants et photographies .

    Dans son modeste laboratoire de Wollstein , Koch poursuivit son oeuvre . Il y élabora des méthodes tout à fait originales de recherche bactériologique . Par exemple , il eut l'idée d'utiliser les teintures à l'aniline (découvertes récemment et avec lesquelles on coloraient les spécimens mis entre lame et lamelle ) pour rendre les bactéries mieux visibles au microscope .Il constata que les microbes absorbaient avidement les couleurs et prenaient des teintes vives : bleue , rouge, brune ou encore violette .

     

    Retrouvant une passion de jeunesse pour la photographie , il acheta un appareil qu'il monta sur son microscope . Emmy se chargeaît de surveiller le ciel et , dès qu'il était assez couvert pour permettre de prendre des clichés , elle prévenait son mari qui, toute affaire cessante s'empressait d'opérer . Koch avait fini par donner à sa femme le gentil surnom de Wolkenschieber (chasse nuage ). Les résultats qu'il obtint furent satisfaisants , et notre chercheur , enthousiaste , put aussitôt écrire au Pr Cohn que les bactéries apparassaient beaucoup plus nettes en photos qu' à l'oeil nu .

     

    L'esprit toujours en éveil , il s'interessa ensuite à l'infection  des plaies . Médecin militaire , il avait vu beaucoup de soldats en mourrir (pendant la guerre , plus de 75 % des amputés n'ont pu survivre ), et dans les hôpitaux les opérés y succombaient dans la proportion de 40 à 80%. Le chirurgien anglais Joseph Lister avait déjà sauvé beaucoup de malades grâce à des compresses phéniquées dont il n'expliquait du reste pas les modalités d'actions . Grâce à de patientes recherches , utilisant  microscope , colorants, et photographie , Koch en 1878 isola 6 différents types de bactéries qui étaient à l'origine de l'infection des plaies .

     

    A cette époque , le surnom du médecin de Wollstein commençait à s'étendre . En 1880 , il fut nommé membre de l'office impérial de santé à Berlin . Du même coup , il eut à sa disposition des équipements techniques modernes et 2 assistants . Il perçut un traitement annuel de 6 000 marks et emménagea dans un confortable appartement de 5 pièces . Sans tarder , il se mit à chercher un moyen de combattre les bactéries qu'il avait isolées . Il en essaya plusieurs , mais considéra que la vapeur était l'agent idéal ; de fait , on l'utilise encore aujourd'hui pour la stérilisation .


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :