• La greffe de foie de cyprien

     

     

    Bonjour, je m’appelle Cyprien Minaud et suis greffé depuis le 14 avril 2010.

     

    Mon histoire est un peu particulière, puisque je me suis trouvé à 18 ans d’intervalle, dans les deux situations qui sont : d’un coté le don et de l’autre la réception d’un organe.

     

    En effet, le 2 octobre 1991, nous avons perdu notre seconde fille à 18 ans d’une rupture d’anévrisme. Brutal, violent, sans préavis, on est abruti par le choc.

    Au CHU, alors qu’on se demandait encore si c’était bien vrai tout ce qu’on nous disait, On nous a demandé si on acceptait de faire don de ses organes, et la j’ai dit "non" sans réfléchir du tout, la douleur du décès brutal, en plus, a part la greffe du coeur faite par le professeur Barnard, je ne savais pas que ça se faisait.

    Jamais on n’en avait parlé à la maison, je ne connaissais que le don de sang.

     

    Ce refus, m’a travaillé durant des années en me culpabilisant à chaque fois que j’entendais ou lisais des articles sur le don d’organe.

    Et puis voila, le temps à passé, la vie à repris son cours malgré le grand vide jamais comblé.

     

    18 ans après, en 2009, j’ai 63 ans, début de la retraite, véritable coup de Trafalgar à la maison, on m’apprend  1) que j’avais un cancer du foie, 2) que je peux être tiré d’affaire grâce à une transplantation.

     

    Cette solution a été pour moi, un véritable coup de massue, j’ai revu ma fille et entendu le « NON » que j’avais prononcé.

    Je ne pouvais pas en toute conscience accepter l’organe d’un autre alors que moi j’avais refusé la possibilité de sauver quelqu’un avec les organes de ma fille, ce n’était pas possible, j’avais honte.

     

    J’ai .dis "non" une seconde fois. Le médecin me laisse quelques temps de réflexion.

    Une semaine ou deux plus tard, avec l’insistance des miens, l’image de mes petits enfants pleurant derrière mon cercueil me hantait, je ne pouvais pas leur faire ça, moi qui ait horreur de les voir pleurer, du coup j’ai accepté pour eux et pour mes proches, et également pour pouvoir accomplir la promesse que j’ avais faite à ma fille sur son lit de mort que je ferais tout ce que je pourrais pour aider les gens qui souffre dans et de la maladie.

     

    La décision fut donc prise par les médecins de me traiter comme un futur greffé, on était début mars 2009

     

    Le traitement a commencé par des radios fréquences, ensuite de la chimio ambolisation, un coup ça marchait, un coup ça ne marchait pas, la maladie pendant ce temps la progressait, de une je suis passé à deux tumeurs puis trois etc…

     

    Le 1er juillet 2009 on m’inscrit enfin sur la liste d’attente . Après 9 mois d’attente, les nouvelles n’étaient pas bonnes, je fatiguais de plus en plus, j’étais obligé de me recoucher plusieurs fois par jour mais j’avais toujours espoir.

    Le 23 mars 2010, lors de ma visite habituelle on m’apprend qu’il y a très peu de donneur en ce moment et que ça risque d’être chaud pour moi, Le médecin était démoralisé lui aussi car il sentait que plusieurs de ses patients ne tiendrait pas le coup.

    A partir de ce moment la, j’ai perdu le moral, ce n’était plus de la fatigue mais de la lassitude, celle qui vous empêche de voir devant, on est dans un tunnel noir, bouché des deux cotés et surtout devant, on n’y voit plus rien, je préparais mon départ, j’avais rangé mes outils dans mon atelier, pour moi c’était la fin.

     

    Le soir du 13 avril 2010 à 19h45, le téléphone sonne et au son de sa voix j’ai reconnu le médecin qui me dit ce mot inoubliable " Mr Minaud j’ai un colis pour vous, en voulez vous toujours " à ce moment précis, le tunnel à explosé, il y avait de la lumière partout, je pleurais de joie comme un enfant qui sort du ventre de sa maman.

     

    J’ai donc été greffé le 14 avril 2010, 1 an et demi après la découverte de la maladie et la tout a changé, je venais de renaitre avec le printemps, une explosion de joie, une envie de vivre, de faire, je suis revenu 20 ans en arrière (pas le corps), on a l’impression que tout redevient facile et là, beaucoup chose qui nous paraissait importantes auparavant, deviennent subitement futiles, sans grand intérêt.

     

    Seule la vie compte, la vie avec un grand V, cette vie qu’on a tendance à négliger ou maltraiter.

     

    Voila, 2 ans et demi après, je suis toujours la avec la ferme intention d’y être le plus longtemps possible, alors que après analyse de mon ancien foie, il ne me restait que quelques semaines ou mois à vivre, il y avait déjà à ce moment là 6 tumeurs

     

    Si je suis ici aujourd’hui, c’est aussi pour témoigner que la greffe, ça marche et pour que d’autres malades aient le bonheur de vivre cette grande aventure de la vie, mais pour cela il faut des donneurs, d’où mon engagement à convaincre de l’importance du don qui permet à tout un chacun de donner une seconde chance de vie à celui qui va la perdre, donc je vous en supplie, prenez votre carte de donneur, si vous ne l’avez déjà, et ainsi vos proche ne connaitrons pas cette culpabilité qui m’a suivie si longtemps et surtout, surtout parlez en autour de vous pour que le jour venu, l’un de vos proche puisse dire au médecin « oui il souhaitait vraiment faire don de ses organes pour redonner la vie ».

     

    N’oubliez jamais, « ça n’arrive pas qu’aux autres »

    Merci pour eux

     

    Je profite de l’occasion qui m’est donné aujourd’hui pour vous annoncer la création d’une petite association (l’AVAV) qui va rayonner dans le pays d’Ancenis pour apporter soutien et réconfort aux malades en attente de greffe ou aux nouveaux greffés. Nous passerons dans vos mairies y laisser quelques plaquettes !!!

     

    La greffe de foie de cyprien

    Merci pour votre bon accueil


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