• Hommage d'une mère à son fils

    Calonne-sur-la-Lys: «S’il peut sauver des vies, c’est tout ce qu’on demande»

     

    Il y a dix ans, Fabienne Copin perdait son fils de 18 ans dans un accident de voiture. Dans les heures qui ont suivi, cette mère de Calonne-sur-la-Lys et ses deux filles ont accepté que des organes soient prélevés. Dix ans plus tard, Fabienne Copin rend hommage à son fils ce samedi à la salle Libellules, à Mont-Bernanchon. Elle en profite pour sensibiliser au don d’organes. Deux cents personnes sont attendues.

     

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    Dix ans jour pour jour. Pierre-François s’éteint au centre hospitalier de Lille quelques heures après un accident de voiture qui le plonge dans une mort cérébrale. Il avait 18 ans. Un accident à 3 kilomètres de la maison, alors qu’il rentrait avec un ami d’une leçon de conduite. « Le personnel de l’hôpital nous a demandé si on avait pensé au don d’organes, se souvient Fabienne Copin.

     

    Notre réaction première, ça a été de se regarder avec mes deux filles. Simplement un regard et on a tout de suite dit oui. On en avait déjà parlé avec lui. Il était d’accord. On n’a même pas réfléchi.» N’empêche que c’est compliqué à gérer. Fabienne a beau se dire que « s’il peut sauver des vies, c’est tout ce qu’on demande», elle a beau savoir qu’il n’est plus là, elle voit son fils respirer encore.

     

    La coordinatrice hospitalière chargée des greffes, Christine Bizet, trouve les mots, explique comment ça va se passer, essaye d’apaiser. « C’est quelqu’un de formidable, qui prend le temps qu’il faut. On lui a fait promettre de tenir la main de Pierre-François quand il partirait.» Promesse tenue. « On l’a dans notre cœur. Elle nous a remplacées auprès de Pierre-François. Elle n’accepte pas qu’on lui dise ça car elle dit qu’elle ne peut pas remplacer une mère mais le lien qu’on a avec elle, on ne pourra jamais le couper.»

     

    Une paire d’années passe pendant lesquelles Fabienne ne pense pas du tout au don d’organes. Trop de souffrances. Petit à petit, elle refait un peu surface. « On a demandé des nouvelles des personnes qui ont été greffées grâce à Pierre-François.» Pas de nom, bien sûr, mais cette Calonnoise et ses filles apprennent que cinq personnes ont ainsi pu être sauvées, dont deux enfants qui ont bénéficié des reins. « C’est formidable.» Fabienne se rapproche de Christine Bizet et se décide à sensibiliser sont entourage au don d’organes. « Il faut en parler en famille, connaître le choix de nos proches. En quelques heures, on doit prendre une décision et on a trop mal.»

     

    Cet hommage que sa mère rend à son fils, samedi 11, ça fait plus d’un an que Fabienne y pense. « J’ai été hospitalisée trois semaines en 2012, toujours pour ça. À ma sortie, je me suis dit : « Je vais me battre » J’ai mis cet événement en route. Je suis tellement motivée… C’est un besoin. Je me sens dans l’obligation de dire merci à mon entourage. C’est peut-être bête mais c’est comme ça.»

     

    Deux cents personnes sont attendues. « Je ne m’attendais pas à avoir autant de réponses.» Après une prise de parole de la famille, d’amis de copains, tous ceux qui trouveront la force de dire quelques mots, la coordinatrice régionale pour le don d’organes fera une intervention suivie d’un exposé de la Sécurité routière pour «rappeler que la route est dangereuse» et, pour finir, un lâcher de ballons. Aider les autres, c’est aussi une façon de s’en sortir. Fabienne avait créé, avec son frère, un site pour aider les personnes qui ont perdu leur enfant dans un accident.

     

    Cette mère, dont la dignité force l’admiration, a pardonné tout de suite au conducteur qui a causé l’accident. « Ça aurait pu être le contraire. Rester avec une rancune, c’est encore plus difficile. Mais parfois, je lui en veux encore. C’est normal.» (source : la voix du nord du 10 01 2014)


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