• Cancer du sein : des traitements moins mutilants (4/4)

                            Les cancérologues français ont mis au point de nouvelles techniques qui permettent d'éviter l'ablation  

        2) Des traitements moins mutilants  

       Un jour de printemps1982. Hélène S. , en prenant son bain , détecte au toucher une grosseur au sein gauche .<<Il n'y avait jamais eu de cancer dans ma famille , explique cette femme écrivain de quarante-trois ans . Je pensais que c'était un kiste .>> Son médecin , consulté , déclara  qu'il s'agissait sûrement d'un lipome , une tumeur bénigne  

        Mais deux mois plus tard , en examinant ce sein dans la glace , Hélène y voit un renflement .Cette fois , elle consulte un cancérologue , qui diagnostique une tumeur maligne . <Nous pouvons vous soigner , dit-il , mais il va falloir vous enlever un sein .>>  

            << J'étais terrorisée à l'idée de me faire emputer >>, avoue-t-elle . Elle retourne la question en tous sens avec son mari et finalement décide de se mettre en quête d'un cancérologue qui soit en faveur d'un traitement moins radical.  

        Simone D. , une parisienne de soixante ans , n'est pas vraiment surprise , elle , de se découvrir au sein gauche une grosseur de 3 cm de diamètre . << Ma mèrevet l'une de mes tantes sont mortes d'un cancer , explique-t-elle , alors j'ai prit l' habitude de me palper les seins une fois par mois .>> Elle se rend à l'institut Curie , à Paris , où on lui fait un prélévement . Les analyses de laboratoire confirment ses craintes .  

        <<Ma première idée a été de tout faire pour survivre >>, dit-elle . Sa tante et sa mère avaient toutes les deux subi une mastectomie complète , avec ablation totale du sein , des muscles pectoraux , du tissu et des glanglions de l'aisselle .  

            Autre cas , celui d'une princesse du Moyen-Orient de quanrante -six ans chez qui on découvre une tumeur de 3,5 cm au sein gauche . Le chirurgien qu'elle consulte est partisan d'une mastectomie immédiate limitéeb à l'ablation du sein . << j'avais eu vent de l'existence de traitements  permettant d'éviter l'ablation du sein , dit-elle , mais ce cancérologue ne voulait pas en entendre parler .>>  

    La princesse se renseigne sur les taux de récurrence et  de survie des différents traitements anticancéreux , ainsi que de leurs résultats sur le plan esthétique . Elle opte finalement pour un traitement moins mutilant , et prend l'avion pour Paris .

    Il y a une dizaine d'années ces femmes n'auraient pas eu le choix . Le traitement du cancer du sein supposait au minimum l'ablation de la totalité de l'organe malade . Aujourd'hui , les femmes peuvent souvent s'épargner de telles mutilations . Et , tout d'abord , la mastectomie peut être plus ou moins fragmentaire . A Simone . D.  , par exemple , on a enlevé que la tumeur et une assez large section du tissu environnant : une intervention chirurgicale limitée complétée par des scéances de radiothérapie . Pour la princesse arabe , l'intervention se limita aussi à la tumeur et à un faible volume du tissu environnant , et la radiothérapie fut pratiquée de façon interne . Quant à Héléne S. , elle n'a subi aucune intervention chirurgicale , mais a été traitée uniquement par chimio et radiothérapie . Ces trois femmes mènent à, présent une vie normale , et ne gardent sur le corps que peu ou pas de traces de leur cancer.

        C'est là une étape importante dans le traitement d'une maladie qui , en Occident , frappe une femme sur quatorze et qui constitue l'une des principales causes de décès chez les femmes de plus de trente-cinq ans.  

        La première description technique de la mastectomie radicale remonte à 1894 . Avant cette date , le cancer du sen était généralement considéré comme incurable : moins de 20 % des patientes survivaient quelques années à leur maladie . Avec la mastectomie complète , près de 50 % des patientes étaient encore en vie cinq ans après l'intervention et 25 % exemptes de rechute quinze ans plus tard.  

        Mais cette survie , les patientes devaient le payer cher . L'opération laissait une énorme cicatrice . A la place du sein disparu , la peau était plate et raide . On observait souvent une perte importante de mobilité du bras , qui se mettait à enfler de temps à autre , un renfoncement de la poitrine sous les clavicules et de fréquentes douleurs thoraciques . De plus , l'ablation  du sein ne garantissait nullement les patientes contre le risque de récurrence du cancer et de prolifération de métastases . Aussi les chirurgiens élargissaient-ils le champ opératoire de façon à supprimer les glanglions . Il y a moins de quarante ans , certains pratiquaient encore la mastectomie la plus radicale en enlevant les glanglions mammaire .  

    Pourtant dès 1924, Le Dr Geoffrey Keynes , radiologue à l'hôpital St. Bartholomew de Londres , pratiquait une forme de mastectomie bien moins destructrice , qu'il associait à un traitement par le radium et les rayons X pour détruire les cellules cancéreuses subsistantes .

        Dans les années 30 , Le Dr François Baclesse et ses collègues de l'institut Curie expérimentèrent des traitements par seule radiothérapie .Quelques années plus tard, le Dr Sakari Mustakalio, en Finlande et le Dr Robert Mc Whirter, en Ecosse laissaient à leurs patientes le choix entre l'ablation totale du sein et une mastectomie fragmentaire suivie de l'irradiation des glanglions de l'aisselle . Aucune de ces technique n'accrut le taux de survie , mais elles montrèrent que la radiothérapie pouvait souvent se substituer à la mastectomie radicale .  

        La plupart des cancérologues continuaient pourtant à ne se fier qu'à cette dernière technique , sans avoir vraiment la preuve d'obtenir ainsi de meilleures chances de survie .  

        Il y eut cependant quelques exceptions . En 1956, par exemple , le Dr Olivier Cope , professeur de chirugie à la faculté de médecine de Harward , se trouva confronté à une patiente qui tenait absolument a conserver son sein . Après une simple incision , il n'enleva que la tumeur e fit subir à la malade une radiothérapie . Cinq ans plus tard , cette patiente , (et une autre à laquelle on avait appliquait le même traitement ), se portait aussi bien que les femmes ayant subi l'amputation complète .<<Ce fut pour moi une preuve si convaincante , écrit le Dr Cope , qu'en 1960, je cessai complétement de pratiquer la mastectomie totale >>.  

        Des progrès ont également été réalisés dans le domaine de la radiothérapie . Les premieres séances pratiquées avec des appareils à rayons X assez rudimentaires brûlaient la peau des patientes . La mise au point d'appareils plus puissants et plus précis permit de meilleurs résultats .

     

     

     


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