• Apnées du sommeil (3)

    Ces troubles respiratoires ont un impact sur la qualité de vie , mais aussi sur la santé . Bonne nouvelles , les traitements, essentiels , se multiplient et se perfectionnent tous azimuts .

    Apnées du sommeil (3)

    Les apnées du sommeil sont des interruptions de la respiration de plus de dix secondes associées à des ronflements .

    Elles sont dues à une obstruction du passage de l'air au niveau de la gorge , à cause d'amygdales volumineuses , d'un voile du palais trop épais ou trop long , d'une grosse langue ou d'une mâchoire un peu reculée -phénomène de plus en plus courant , car on mastique de moins en moins . Fréquente , cette maladie touche de 2 à 4 % de la population . Les apnées sont dites modérées entre quinze et trente pauses respiratoires par heure , et sévères au-delà .

    Des conséquences importantes

    Lorsqu'elles surviennent , le taux d'oxygène dans le sang baisse et l'organisme déclenche par réaction un micro-éveil qui rétablit le flux d'air . Problème; empêché de passer en sommeil profond réparateur , on reste en sommeil superficiel . D'où une fatigue dès le lever, avec des accès de somnolence dans la journée , ce qui altère la qualité de vie , sans oublier le risque d'accident de la route ou du travail . Côté santé , le cœur et le cerveau souffre de ces baisses d'oxygène répétitives , d'où une augmentation des troubles de la mémoire et de risques cardio-vasculaires(hypertension, infarctus, AVC) .C'est dire si le diagnostic est primordial . A noter que se réveiller avec des maux de tête (à cause des poussées d'hypertension nocturnes) est un indice de la maladie. Aujourd'hui , un examen du sommeil est effectué à domicile (prêt d'un boitier avec des capteurs à brancher) . Si le résultat est concluant , il suffit . Dans le cas contraire - peu d'apnées, mais somnolence diurne - un examen avec électroencéphalogramme est réalisé en laboratoire du sommeil pour rechercher un autre trouble (syndrome des jambes sans repos par exemple) . Le diagnostic posé, un examen ORL est pratiqué pour repérer une zone d'obstruction . Après quoi on peut, surtout en cas d'apnées modérées , recourir à la chirurgie pour ôter de grosses amygdales ou celles se trouvant dans la base de la langue, ou retendre  le voile du palais . Un progrès ; avant d'opérer , on réalise désormais une endoscopie du sommeil . Le patient est endormi et une fibre optique introduite dans sa gorge permet de bien repérer la ou les zones coupables des apnées en <<situation dodo >> . Ainsi , le chirurgien est sûr d'intervenir au bon endroit !

    Un masque qui envoie de l'air

    En cas d'apnées sévères , le traitement de référence est la ventilation nocturne .Le médecin prescrit un appareil à pression positive continu (PPC), mis en service à domicile par un prestataire . Le principe ; on porte un masque sur le nez , plus rarement sur le nez et la bouche .Celui-ci est relié à une petite machine qui envoie de l'air sous pression afin de maintenir les voies respiratoires ouvertes et de supprimer les apnées . C'est très efficace et confortable une fois bien réglé . De nombreux appareils , toujours plus miniaturisés et silencieux , sont désormais proposés . Quand aux différents masques disponibles , c'est au médecin et au prestataire de trouver le mieux adapté , les appareils étant compatibles avec n'importe lequel . Autre progrès ; tant qu'on ne dort pas , la pression reste minimale , ce qui ne gêne pas l'endormissement . Vraie avancée aussi , la technologie P-Flex (dreamstation Expert de Philips), qui délivre la bonne pression d'air à l'inspiration et la diminue à l'expiration .<<Mes patients se disent soulagés par ce système . Cela évite trop de pression à l'expiration , ce qui peut gêner , voire causer des problèmes d'aérophagie et perturber le sommeil>>, précise le Dr Marc Pfindel , spécialiste des pathologies du sommeil . Restent les << fuites d'air>> sur le côté qui peuvent affecter le voisin de lit .<<elles sont inévitables ; l'air expiré par le patient doit être évacué , c'est pour cela qu'il y a des trous dans les masques , poursuit le spécialiste. A cet égard  , le modèle dreamwear  de Philips apporte un confort inédit ; c'est le seul conçu pour que l'expulsion de l'air se fasse au-dessus du crane , donc vers le haut , sans gêner. >> De plus , il se pose juste sous le nez sans les petits tuyaux introduits dans les narines . Autant de progrès qui vont faciliter l'adhésion au traitement .

    Autre option : Agir sur la mâchoire

    Pour les réfractaires aux appareils de ventilation, le port  d'orthèses dentaires sur mesure est une alternative . Ces gouttières posées sur les maxillaires supérieur et inférieur , agissent grâce à un système  qui avance la mâchoire du bas et la langue libérant de la place pour l'air en arrière . Cette solution exige une dentition en bon état; au moins de six à huit molaires en haut et en bas (pas de bridge, mais possible avec des implants) et impose une surveillance par le dentiste , les dents pouvant se déplacer . Autre option; notamment pour les jeunes ayant la mâchoire inférieure trop en arrière , mais praticable jusqu'à 50 -55 ans (sauf obésité morbide) : La chirurgie qui consiste à avancer la mandibule . Un acte lourd , qu'on peut associer à une chirurgie des tissus (ablation des amygdales , diminution du volume de la langue...) mais radical, avec 90%  de succès .

    Le petit plus

    Questions au Pr Frédéric Chabolle , chef du service ORL , à l'hôpital Foch à Suresnes (92)

    Apnées du sommeil (3)

    Une nouvelle solution , implantable arrive. De quoi s'agit-il ?

    Nommée Inspire II , elle est comparable à un pacemaker .On pose un petit stimulateur sous la peau , sous la clavicule . Deux électrodes y sont reliés ; l'une descend sur le thorax , détecte les pauses respiratoires et envoie l'information au stimulateur . L'autre passe sous la peau du cou et est fixée au niveau du nerf de la langue . Le système fonctionne à partir d'une télécommande ; le patient le met en marche au coucher et l'éteint au lever . Dès qu'une apnée est détectée , l'appareil envoie une légère stimulation au nerf de la langue pour qu'elle aille en avant et libère le passage pour l'air . Dès qu'il y a expiration , le système s'arrête . Le dormeur ne se rend compte de rien .

    Qui va pouvoir en bénéficier ?

    Les personnes ne répondant pas aux autres traitements ou n'adhérant pas à la ventilation par masque , mais avec certains critères .L'obstacle au passage de l'air doit être essentiellement en arrière de la langue . Les patients doivent avoir un index d'apnées de 20 à 60 par heure , ne pas faire plus d'une pause respiratoire par minute , ne pas souffrir d'obésité (IMC inférieur à 32) et avoir moins de 65 ans .

    Quels sont les résultats ?

    Une étude a été menée dans 22 centres de médecine du sommeil en Europe et aux Etats-Unis , sur trois ans de suivi , auprès de 120 patients atteints d'apnées sévères . Pour la totalité , les données montrent une réduction de 78 % des apnées , avec un retour aux seuils normaux pour la somnolence et le fonctionnement diurne . Mais ce nouveau dispositif à un coût ; 20 000 € avec la pose . Une demande de prise en charge a été déposée et le dossier est à l'étude pour qu'une dizaine de centres spécialisés se consacrent à l'implantation . Pour l'heure , le dispositif est proposé au CHU de Bordeaux , où un budget a été approuvé pour sa prise en charge , et à l'hôpital Foch , où il est jusqu'à nouvel ordre , à la charge du patient .( Source :Version Femina)

    Voir aussi les articles :

    http://don-de-vie-62.eklablog.com/apnees-du-sommeil-a117600716

    http://don-de-vie-62.eklablog.com/apnees-du-sommeil-2-a118657950


  • Commentaires

    1
    Mardi 21 Mars 2017 à 17:31

    Oui je connais très ce problème , merci pour ton article complet 

    Bonne soirée sous la pluie fine ici 

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