• Ayant dans mes contacts un petit garçon de 3 ans  portant un implant cochléaire , quoi de plus naturel pour moi que de vous en parler a travers deux  articles à la suite de celui-ci qui paraîtront les 4 et 9 juin

    L'implant cochléaire est un implant électronique qui vise à fournir un certain niveau d'audition pour certaines personnes atteintes d'une surdité profonde (surdités endocochléaires profondes) ou sévère et pour des personnes souffrant d'acouphènes. Des électrodes posées chirurgiqualement permettent de stimuler directement les terminaisons nerveuses de l'audition situées dans la cochlée.

    implant cochléaire

    Les implants cochléaires peuvent aider à fournir une audition partielle chez les patients dont la surdité est due à des dommages ou à l’absence totale de cils sensoriels dans la cochlée. La qualité du son est différente de l'audition naturelle, car moins d'informations sonores sont transmises au cerveau. L'implant cochléaire ne fonctionne donc pas dans les cas de surdités dues à l’absence de nerf vestibulocochléaire, mais il peut permettre parfois la transmission parcellaire de quelques informations auditives dans les cas où ce nerf est sévèrement endommagé. Les résultats d'une implantation varient selon les patients et leur surdité, mais elle peut permettre dans les meilleurs cas de fournir une audition suffisante pour permettre la compréhension orale spontanée, des sons ambiants ou permettre des conversations au téléphone. Les implants les plus récents peuvent permettre une audition améliorée dans les environnements bruyants, d'écouter de la musique, tout en autorisant par exemple la baignade en eau peu profonde.

    Un suivi et un apprentissage sont nécessaires après la pose de l'implant, et le cerveau demande une période d'adaptation pour apprendre à identifier les informations reçues. Chez les adultes, les résultats semblent les plus positifs et les plus rapide chez les patients ayant perdus récemment leur audition, ou ceux ayant eu une audition bonne ou partielle dans leur enfance, ce qui les aide à effectuer la transition et à identifier les sons perçus. Chaque cas présente ses particularités, et différentes sensations sonores temporaires peuvent être perçues juste après l'activation de l'implant : une succession de bips et sifflements sans signification, une impression de voix déformées comme celle d'un robot ou aiguës comme celle d'un personnage de dessin animé. Le niveau sonore de l'implant est lentement augmenté, pour donner le temps au cerveau de s'habituer, et il est possible dans les meilleurs cas de récupérer plus de 80 % de l'audition. La psychologie du patient et son vécu de sa surdité entrent pour beaucoup dans l'impression des résultats obtenus. Les adultes sourds profonds de naissance et depuis une longue durée tendent à rencontrer plus de difficultés, alors que les jeunes enfants présentent une capacité d'adaptation très élevée. Ceci peut motiver une implantation précoce chez les enfants, alors qu'une partie des sourds et mal-entendants militent pour que ces enfants puissent s'ouvrir à la langue des signes, la culture et la communauté sourde, et que le choix d'une implantation soit reportée à l'âge adulte

    En décembre 2010, environ 219 000 personnes dans le monde ont reçu des implants cochléaires; aux États-Unis, environ 42 600 adultes et 28 400 enfants disposent d'un implant1. La grande majorité des personnes disposant d'un implant proviennent des pays développés, en raison du coût élevé du dispositif, de la chirurgie et du suivi. Le nombre de bénéficiaires d'un implant dans chaque oreille est restreint, mais nettement en croissance.

    La composition de l'implant

    L'implant est placé chirurgicalement sous la peau, derrière l'oreille. Il existe plusieurs fabriquant et différents modèles, mais ils se composent tous d'une partie externe et d'une partie interne.   La partie externe comporte : un ou plusieurs microphones qui captent l'environnement sonore et transforment le son en signal électrique. un processeur qui filtre les informations sonores reçues, afin notamment de traiter en priorité la voix humaine, et les répartir sur différents canaux. Les impulsions électriques sont dirigées ensuite vers le transmetteur à travers un fin fil conducteur. un transmetteur par induction électromagnétique, maintenu par un aimant placé derrière l'oreille externe. Le transmetteur fournit à la partie interne de l'appareil l'énergie nécessaire au fonctionnement de l'appareil ainsi que les signaux électriques traités par le processeur.    implant cochléaire externePartie interne d'un implant cochléaire Freedom 24 RE. La partie interne se compose de : un récepteur et stimulateur, placé sous la peau, il est relié à l'os afin d'être maintenu en place. Il convertit les signaux sous formes d'impulsions électriques et les envoie à travers un câble jusqu'aux électrodes. un groupe d'électrodes pouvant aller jusqu'à 22 électrodes pour les modèles les plus récents, traversent la cochlée et transmettent les impulsions électriques aux nerfs de la rampe tympanique qui les relaient jusqu'au cerveau.

     

    Le fonctionnement de l'implant Les informations sonores reçues par un appareil installé derrière le pavillon (oreille externe), sont traitées par un microprocesseur inclus dans cet appareil. Le signal électrique est envoyé vers la cochlée, par un fil reliant une antenne (posée sous la peau du sujet) qui transmet le signal aux électrodes implantées dans la cochlée (jusqu'à 22 électrodes).   Les sensations sonores perçues par le sujet peuvent au début ne pas correspondre aux sensations de l'audition normale, ni à celles de l'audition appareillée de façon externe. C'est la raison pour laquelle une éducation auditive spécifique pratiquée avec un audiologiste (professionnel qui traite et rééduque les troubles de communication liés à l'audition) est presque toujours nécessaire à sa bonne intégration par le sujet qui la porte.   Après une période d'adaptation, les résultats deviennent très souvent excellents : de très nombreux adultes devenus sourds ou enfants implantés très précocement sont par exemple capables d'utiliser le téléphone. Les publications récentes indiquent qu'approximativement un tiers des enfants implantés obtient d'excellents résultats avec une compréhension équivalente à celle d'enfants normo-entendants, qu'un autre tiers acquiert une compréhension de la parole correcte, et que le dernier tiers rencontre des difficultés (très souvent corrélées avec une implantation tardive ou la présence d'autres troubles que la surdité.


    L'implantation

    Elle se fait sous anesthésie générale et l'opération pour une oreille dure trois heures environ. Les électrodes cochléaires sont glissées dans cette dernière après création d'une minime ouverture dans l'os mastoïde, derrière l'oreille.   Des complications sont possibles mais le plus souvent mineures. À long terme, le taux de pannes nécessitant une réintervention peut atteindre 3 à 6 % des cas.   L'implant n'est pas adapté à tous les cas de surdité, et l'opération détruit l'oreille interne de façon irréversible.


    Le coût

    En France, le coût de l'implantation est compris, en 2004, entre 34 000 € (enfants) et 32 000 € (adultes), l'implant cochléaire coûtant 22 000 €, l'opération 2 à 3 000 € et la réhabilitation 4 à 6 000 €. Toutefois, selon la même source, les chiffres de prise en charge totaux dans différents pays vont de 25 à 64 000 € (valeur 2001).

    Les différentes études coûts/utilité (QALY) de l'opération de pose d'implants cochléaire sont toutes positives, même chez les patients âgés jusqu'à 82 ans. Pour les enfants, les économies réalisées par la suite sur le coût de l'enseignement compensent à eux seuls un quart des coûts d'implantation.

    Les fabricants d'implants cochléaires reconnus en France sont Advanced bionics SARL, Cochlear France SARL, Neurelec-MXM, Vibrant MED-EL Hearing technology.

    Question éthique

    La surdité peut s'atténuer naturellement (mais les cellules auditives ne se régénèrent pas), le cerveau palliant la déficience auditive principalement par la suppléance mentale. Avec des efforts suivis, et des appareils amplificateurs amovibles adaptés, même des petits enfants sourds arrivent à parler et à chanter des comptines, sauf pour les surdités profondes. L'implantation sur les jeunes enfants constitue pour les parents une décision difficile à prendre. 

    La politique actuelle d’implantation d’enfants sourds pré-linguaux est vivement contestée par la communauté sourde. En effet, elle y voit une dévalorisation de la langue des signes au profit de la langue orale, voire une négation de la culture sourde. Une partie de la communauté sourde interprète le choix des parents d’enfants sourds qui optent pour l’implantation de leur bébé, comme une tentative de « réparer la surdité », de « réparer leur enfant », en en faisant un mauvais entendant, un malentendant, handicapé à la fois dans le monde sourd et dans le monde entendant. Elle craint que le choix de faire opérer un enfant sourd risque de freiner son intégration dans la communauté sourde sans pour autant lui assurer une intégration parfaite dans la communauté intendante.

    Cette position est vivement défendue par la communauté sourde signante mais ne reflète aucunement ni la position de la Haute Autorité de Santé ni même l'avis de la grande majorité des sourds et des familles de sourds. De plus, avec 18 ans de recul sur la technique d'implantation et de rééducation post-implantatoire, on constate d'excellents résultats pour 1/3 des implantés, des résultats correct pour un autre tiers et des résultats peu satisfaisants pour le dernier tiers, le plus souvent en liaison à la présence d'autres pathologies .

    En France, le comité consultatif national d'éthique estime que, si les parents optent pour une implantation cochléaire, il convient de conjuguer l’implantation à un apprentissage de la langue des signes dès que possible, soit vers l'âge d'un an. Néanmoins, cet avis, datant de plus de 15 ans, ne reflète pas les évolutions qu'ont connu les implants cochléaire en termes de qualité de signal et de balayage de fréquence ni la formation accrue dont profitent les professionnels de l'audition, comme les orthophonistes. Aujourd'hui, de nombreux professionnels de santé déconseillent de mixer langue des signes et implantations et invitent à laisser l'enfant investir pleinement la sphère orale.

    De même, l'avis de la Haute Autorité de Santé conseille d'implanter l'enfant sourd profond le plus précocement possible pour lui permettre d'entrer le plus facilement possible dans l'oralité. Aucune mention n'est faite de la Langue des Signes. 


    fillette porteuse d'un implant cochléaire

    fillette avec un implant                               Historique

     

          En 1957, Charles Eyriès, otologiste et André Djourno, professeur de physique médicale, pratiquent la première opération assimilable à un implant cochléaire, ils redonnent de l'audition à un sourd total en stimulant grâce à une bobine d'induction les fibres nerveuses acoustiques de son oreille interne. Le système permet d'entendre certains sons, par exemple sous la forme de "cris de grillons". Toutefois le prototype tombe en panne après quelques semaines et n'est pas réparé.

    En 1961 William House, otologiste américain, reprend les travaux d'Eyriès et implante un système fiable, progressivement proposé à des patients de plus en plus nombreux. Il s'agit là encore d'un système mono électrode, ne permettant de reconnaître que les rythmes de la parole, et donc un simple complément à la lecture labiale.

    Bien que les premiers essais d'implants multi-électrodes remontent à 1964, le premier implant cochléaire fonctionnel remonte à 1978, implanté par l'australien Graeme Clark de l'université de Melbourne.

    L'utilisation chez l'adulte en a été approuvée aux Etats-Unis par la Food and Drug Administration en 1984 chez les adultes et en 1990 chez l'enfant.

    Mais de nombreux sourds profonds refusent cette technique de l'implantation cochléaire, par peur d'un double rejet par les entendants et les sourds. Lorsque la surdité est devenue une partie intégrante de la personnalité ou de la vie d'adulte, et qu'elle s'accompagne d'une peur du changement, le choix d'une implantation peut-être perçu comme une trahison de la culture sourde et de la langue des signes.

    Pour en savoir plus :fr.wikipedia.org/wiki/Implant_cochléaire

     

     

     


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